La Tour de Babel (Bruegel)
Wikipédia
La (grande) tour de Babel | |
---|---|
Artiste | Pieter Bruegel l'Ancien |
Année | c. 1563 |
Moyen | huile sur panneau de bois |
Dimensions | 114 cm × 155 cm (45 po × 61 po) |
Emplacement | Kunsthistorisches Museum , Vienne |
La (petite) tour de Babel | |
---|---|
Artiste | Pieter Bruegel l'Ancien |
Année | c. 1563 |
Moyen | huile sur panneau de bois |
Dimensions | 60 cm × 74,5 cm (24 po × 29,3 po) |
Emplacement | Musée Boijmans Van Beuningen , Rotterdam |
La Tour de Babel a fait l'objet de trois tableaux de Pieter Bruegel l'Ancien . La première, une miniature peinte sur ivoire, a été peinte alors que Bruegel était à Rome et est aujourd'hui perdue. [1] [2] Les deux tableaux survivants, souvent distingués par le préfixe « Super » et « peu », sont dans le Kunsthistorisches Museum, Vienne et le Musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam, respectivement. Les deux sont des peintures à l'huile sur panneaux de bois.
Le tableau de Rotterdam est environ la moitié de la taille de celui de Vienne. En gros, ils ont exactement la même composition, mais à un niveau de détail tout est différent, que ce soit dans l'architecture de la tour ou dans le ciel et le paysage autour de la tour. La version viennoise a un groupe au premier plan, avec la figure principale vraisemblablement Nimrod, qui aurait ordonné la construction de la tour, [3] bien que la Bible ne le dise pas réellement. A Vienne, la tour s'élève au bord d'une grande ville, mais la tour de Rotterdam est en pleine campagne.
Les peintures représentent la construction de la Tour de Babel , qui, selon le livre de la Genèse dans la Bible , a été construite par une humanité unifiée et monolingue comme une marque de leur réalisation et pour les empêcher de se disperser : « Alors ils dirent : » Viens, bâtissons-nous une ville et une tour avec son sommet dans les cieux, et faisons-nous un nom, sinon nous serons dispersés sur toute la surface de la terre.'" (Genèse 11:4) .
Description et analyse
La représentation de Bruegel de l'architecture de la tour, avec ses nombreuses arches et autres exemples d' ingénierie romaine , rappelle délibérément le Colisée romain , [4] que les chrétiens de l'époque considéraient comme un symbole à la fois de l'orgueil et de la persécution. Bruegel avait visité Rome en 1552-1553. De retour à Anvers , il a peut-être rafraîchi sa mémoire de Rome avec une série de gravures des principaux monuments de la ville réalisées par l'éditeur de ses propres estampes, Hieronymous Cock , car il a incorporé des détails des gravures de Cock de vues romaines dans les deux versions survivantes. de la Tour de Babel .
Le parallèle entre Rome et Babylone avait une signification particulière pour les contemporains de Bruegel : Rome était la Ville éternelle, destinée par les Césars à durer éternellement, et sa décadence et sa ruine étaient considérées comme symbolisant la vanité et la fugacité des efforts terrestres. [3] La Tour était aussi symbolique de l'agitation religieuse entre l' Église catholique (qui à l'époque dirigeait tous les services en latin) et la religion protestante polyglotte qui était de plus en plus populaire aux Pays - Bas . Le sujet a peut-être eu une actualité particulière, comme la célèbre Bible polyglotte en six langues, un point de repère dans l'érudition biblique, a été publiée à Anvers en 1566. [5] Bien qu'à première vue, la tour semble être une série stable de piliers concentriques, en y regardant de plus près, il est évident qu'aucune des couches ne se trouve à une véritable horizontale. La tour est plutôt construite comme une spirale ascendante.
Les ouvriers du tableau ont construit les arches perpendiculairement au sol incliné, les rendant ainsi instables, et l'on voit déjà quelques arches s'effondrer. Les fondations et les couches inférieures de la tour n'avaient pas été achevées avant la construction des couches supérieures.
Lucas van Valckenborch , un contemporain de Bruegel, a également peint la Tour de Babel dans les années 1560 et plus tard dans sa carrière, peut-être après avoir vu la représentation de Bruegel. [3] Les deux faisaient partie d'une tradition plus large de peinture de la tour aux XVIe et XVIIe siècles. [6]
L'histoire de la Tour de Babel (comme celle du Suicide de Saul , le seul autre tableau de Bruegel avec un sujet de l' Ancien Testament ) a été interprétée comme un exemple d'orgueil puni, et c'est sans doute ce que Bruegel entendait illustrer par sa peinture. [7] De plus, l'activité trépidante des ingénieurs, des maçons et des ouvriers indique une seconde morale : la futilité de beaucoup d'efforts humains. Le bâtiment condamné de Nimrod a été utilisé pour illustrer cette signification dans la Nef des fous de Sebastian Brant . [8]La connaissance de Bruegel des procédures et des techniques de construction est considérable et correcte dans les détails. L'habileté avec laquelle il a montré ces activités rappelle que sa dernière commande, laissée inachevée à sa mort, était une série de peintures documentaires retraçant le creusement d'un canal reliant Bruxelles et Anvers . [9]
Les deux tours sont représentées en partie construites avec des parements en pierre sur une charpente en briques massives, une technique typique de l'architecture romaine , utilisée dans le Colisée et d'autres immenses édifices romains. L'architecture grandiose et formelle de ce genre n'est pas un intérêt habituel de Bruegel pour les peintures ou les dessins, bien qu'il s'agisse d'un sujet typique pour nombre de ses contemporains. [10] Nadine Orenstein, en discutant de son seul dessin connu de bâtiments à Rome, conclut des détails tirés du Colisée dans les deux peintures de la Tour qu'il "a dû" les avoir enregistrés dans des dessins lors de sa visite dix ans auparavant, mais étant donné la facilité disponibilité des tirages cela ne semble pas concluant. [11]
Il n'y a pas de dessins survivants qui soient des études pour telle ou telle autre peinture de Bruegel. Ceci en dépit des indications selon lesquelles Bruegel a fait usage d'études préparatoires. Les deux versions de la Tour regorgent du type de détails qui sont susceptibles d'avoir d'abord été élaborés dans des croquis. [12] À l'exception d'un manque de montagnes, les peintures contiennent les principaux ingrédients du paysage mondial , un type de composition suivi dans de nombreux paysages antérieurs de Bruegel. La tour de Vienne est construite autour d'une petite montagne très escarpée, que l'on peut voir dépasser de l'architecture au centre près du sol et à droite plus haut.
Provenance
Sur le tableau de Vienne, il y a un bloc de pierre directement devant le roi qui est signé et daté "Brvegel. FE. M.CCCCC.LXIII" (où Bruegel FE. est l'abréviation de "Bruegel a fait en", français pour " [peint] par Bruegel, en [1563]"). [13] Il a été peint pour le banquier anversois Nicolaes Jonghelinck , [14] l' un des meilleurs mécènes de Bruegel, qui possédait pas moins de 16 de ses peintures. [15]
Galerie de détails (version Vienne)
Né en 1986, Jérémy Zucchi écrit et réalise des films documentaires tout en poursuivant l'écriture d'articles et d'essais. Il publie des analyses portant sur le cinéma, les arts visuels et sur la science-fiction.
La Tour de Babel Pieter Breughel Pieter Brueghel l'Ancien / La Tour de Babel v. 1563 Huile sur panneau de bois de chêne (114 cm × 155 cm ) Kunsthistorisches Museum, Vienne / Autriche Pieter Brueghel l'Ancien 60 cm × 74,5 cm La « Petite » Tour de Babel v. 1568 Huile sur panneau de bois de chêne Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas Raymond Balestra Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels Raymond.Balestra@ac-nice.fr Pieter Breughel ou Bruegel dit l'Ancien Né vers 1525 et mort le 9 septembre 1569 à Bruxelles. Pieter Breughel est considéré comme une des figures majeures de la peinture flamande. A la jonction entre le Moyen Âge et la Renaissance, son style atypique en fait un artiste inclassable. La Tour de Babel est le titre de plusieurs tableaux de Pieter Breughel l'Ancien en référence à l'épisode biblique de la Tour de Babel. Etymologie Babel : Nom composé de Bab (porte) et El (dieu) Le récit biblique L'épisode de la Tour de Babel se situe dans la Genèse Peu après le Déluge, le roi Nemrod et ses hommes entreprennent de bâtir une tour dont le sommet toucherait le ciel et permettrait ainsi d’atteindre Dieu. Pour punir cet orgueil humain, Dieu crée alors la diversité des langues afin qu'ils ne se comprennent plus, et les disperse sur toute la surface de la terre. La construction cesse et l’entreprise échoue. Interprétations du récit Il devient un thème iconographique très prolifique à l'époque des temps modernes • Interprétations religieuses Péché d'orgueil des hommes frappés par la sanction divine pour avoir cherché à trop s'élever au dessus de leur condition humaine à prétendre atteindre le divin par des moyens purement matériels. Dangers de la recherche de la connaissance, vue comme un défi lancé à Dieu. • Interprétations laïques Illusion de toute-puissance des hommes. Condamnation de la présomption, qu'on retrouve dans de nombreuses cultures Condamnation des grands centres de civilisation (Babylone). Instauration des conditions de l'altérité (diversité des langues) qui oblige à la civilisation. Chance pour l’humanité : la diversité est plus riche que l’uniformité Symbolique de la tour La tour relève de la symbolique ascensionnelle. Elévation spirituelle mais aussi recherche de puissance, le désir de domination. La tour de Babel symbolise une entreprise voué à l’échec. Raymond Balestra Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels Raymond.Balestra@ac-nice.fr Analyse plastique Composition Au premier plan, le Roi Nemrod, accompagné de l'architecte et les tailleurs de pierre. Au second plan, la tour avec le port à ses pieds et dans ses étages, le chantier grouillant d'activité. Au troisième plan, la ville et le paysage. La position centrale et dominante de la tour Toute la composition est organisée autour de la tour qui occupe la plus grande partie de l'espace du tableau Formes circulaires et mouvement ascendant La tour semble constituée d'un ensemble de cylindres concentriques superposés, mais aucun étage ne repose sur une vraie horizontale La tour est plutôt construite comme une spirale ascendante. Taille, échelle gigantisme Bruegel par un contraste de taille donne la notion d’échelle. La tour s’impose à notre regard par le gigantisme de son architecture dont le sommet perce les nuages Les montagnes et la ville sont placées dans son ombre et les humains paraissent minuscules Couleurs La nature des matériaux de la tour est suggérée par la palette de couleurs chaudes : ocre jaune des pierres de taille, ocre rouge des briques, tons bruns des bois. La ville et le paysage sont en contraste traités avec des tons froids Scènes miniatures et détails. Avec un soin de miniaturiste, Breughel donne vie à ce chantier en peignant des scènes de l’activité humaine. Le chantier Un répertoire d’instruments techniques : treuils, grues, systèmes de levage, échelles, échafaudages, armatures… Un répertoire d’éléments de construction : voûtes, contreforts, balcons, escaliers, cintres… Différentes étapes de la construction sont représentées Raymond Balestra Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels Raymond.Balestra@ac-nice.fr La ville et le port Derrière la tour se déploie une ville flamande enveloppée dans un fin brouillard gris. Traversée par des canaux, elle est enserrée dans une enceinte fortifiée dont on aperçoit les murs, ponctués de portes et de tours de guets. Bordée d'un port où nombreux navires apportent les marchandises et matériaux pour la construction de la tour. Différents modes de déchargement et d'acheminement des matériaux : bateaux, barques, attelages, grues L'entrée dans la ville est à cet endroit marquée par un bel ensemble fortifié. Le paysage La construction colossale domine un vaste paysage aux tonalités vertes, qui se déploie en profondeur. Les signes de l’échec Le déséquilibre Nombreuses séries d’arches construites perpendiculairement au sol incliné produisent un effet de déséquilibre. Quelques-unes sont déjà écroulées. L’axe de la tour n’est pas vertical mais oblique, ce qui renforce l’instabilité de la construction. La base semble s’enfoncer dans le sol faute de fondations suffisantes. L’irrationnel Le chantier ne semble pas progresser de façon rationnelle. La base de la tour n'est tout à fait achevée alors que de nombreux étages s'élèvent déjà au-dessus. L’ensemble des taches effectuées ne semble pas coordonné ni obéir à une planification d’ensemble L’absurde Le dessin architectural très précis, montre une tour composée d'un étrange réseau de galeries voûtées qui ne mènent nulle part Le chantier continue à se développer alors que l’inachèvement de l’édifice semble fatal. Transposition dans un cadre contemporain Bruegel transpose l’épisode biblique dans le contexte contemporain de son époque.
« La Tour de Babel » de Bruegel : une œuvre pleine de secrets !
« La Tour de Babel », Pieter Bruegel, dit Bruegel l’Ancien, 1563. Huile sur panneau de bois de chêne, 114 × 155cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne.Le maître flamand met en scène la célèbre légende biblique, pour mieux nous montrer la vie quotidienne trépidante d’une cité du XVIe siècle.
Quel foisonnement ! Vers l’an 1500, l’esprit de la Renaissance gagne les Flandres. Pétris de culture italienne, les artistes des Pays-Bas méridionaux (l’actuelle Belgique) revisitent l’art et les thèmes de l’Antiquité. Parmi eux, Pieter Bruegel, dit Bruegel l’Ancien. On sait peu de choses de sa vie: né vers 1525, il part étudier l’art en Italie, en1552, avant de s’établir à Anvers, puis à Bruxelles. Dans son œuvre, des scènes quotidiennes (récoltes aux champs, danses villageoises…) alternent avec de grands épisodes mythologiques ou bibliques, tels la chute d’Icare ou le chemin de croix de Jésus. Mais même ces sujets intemporels sont traités avec familiarité, sans aucune emphase, comme s’ils se déroulaient au coin de la rue. C’est tout le génie de Bruegel et c’est le cas dans ce tableau, peint en 1563. Il y raconte un épisode de la Bible, la construction de la tour de Babel, en le situant dans le décor quotidien de sa propre ville, Anvers. Pourquoi ? Décryptage.
1 Quelle est l’histoire de la tour de Babel ?
Elle apparaît dans la Genèse, le premier livre de la Bible. Peu après le Déluge, le roi Nemrod de Babylone décide de bâtir une tour touchant les cieux. Pour le punir de sa vanité, Dieu dote soudain les ouvriers de langues différentes. Ainsi, ils ne peuvent plus se parler ni travailler ensemble. Le chantier part à vau-l’eau… La tour est le personnage central du tableau. Et le regard du spectateur doit surplomber l’horizon, pour l’embrasser. Voyez d’ailleurs comme les humains sont petits à côté d’elle !
2 D’où lui vient cette apparence antique ?
Selon la plupart des historiens de l’art, Bruegel s’est inspiré du Colisée, encore présent aujourd’hui à Rome. On retrouve par exemple ses doubles arcades, sur les façades. Déjà en ruines au XVIe siècle, le monument romain a servi de modèle pour figurer la tour ravagée de la Bible. Notez comme elle semble près de s’effondrer, avec sa base bancale, son sommet éventré et ses pierres effritées.
3 Qui est ce personnage, en bas à gauche, vêtu d’une cape ?
C’est le roi Nemrod, présenté dans la Genèse comme un puissant chasseur se comparant à Dieu. Il effectue ici une visite de son chantier. Accompagné de son architecte et de ses gardes, il reçoit l’hommage des tailleurs de pierre, qui se prosternent à ses pieds. Mais Bruegel évoque aussi, via ce personnage habillé à la mode de la Renaissance, le roi Philippe II d’Espagne. À l’époque où l’artiste réalise ce tableau, ce souverain fanatique et intolérant règne sur les Pays-Bas.
4 Pourquoi ce mur d’enceinte autour de la cité ?
Regardez bien, il n’est pas facile à repérer : il passe à gauche de la tour, dans le lointain, derrière les maisons. Il a été construit en 1542 autour d’Anvers, après que la ville s’est étendue sous le règne de Charles-Quint. Dans ce port, plaque tournante de l’Europe au XVIe siècle, les nouvelles constructions se multiplient. En témoigne, à gauche, cet enchevêtrement de toits ocre et bleus. En choisissant de camper là sa tour, Bruegel l’Ancien s’interroge sur l’avenir de sa ville. Anvers et Babel ne présentent-elles pas nombre de points communs ? Même essor démesuré, même multilinguisme, des voyageurs du monde entier commerçant dans la cité flamande. Et, peut-être, même chaos final…
5 Que figurent ces hommes-fourmis partout affairés ?
Ils ont un double rôle. Ils représentent d’une part les ouvriers de la tour, et d’autre part les artisans d’Anvers, au XVIe siècle : maçons, tailleurs de pierre… Chaque scène détaille leurs techniques de construction. Sur la route, en bas, des ânes tirent des charrettes ; à mi-hauteur de la tour, sur la droite, une grue permet de hisser des blocs de pierre ; à côté, à l’étage inférieur, un ouvrier grimpe sur une échelle. Quelle précision ! Le peintre saisit à merveille la vie quotidienne du peuple dans toute sa diversité.
6 Que révèle ce paysage à perte de vue ?
Voyez le cours de l’Escaut qui serpente dans la campagne jusqu’à la ligne d’horizon, et les montagnes qui se diluent dans une lumière bleutée. Pieter Bruegel nous livre ici sa vision profonde de la beauté de la nature, une perspective infinie de vallées, forêts, champs, prairies, cols enveloppés de tons bleus et verts. Ce décor cosmique où l’eau, le ciel et la terre se rejoignent prétend offrir au spectateur un condensé des splendeurs de la planète : voilà pourquoi ce genre de panoramas, né dans les Flandres du XVIe siècle, sera appelé « paysage-monde ». Quel contraste entre cette création divine, toujours renaissante et apaisée, et la tour de Babel, œuvre humaine à la fois gigantesque et dérisoire…
À VOIR
Bruegel. Unseen Masterpieces Une exposition virtuelle d’œuvres en trois dimensions, organisée par les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. À Bruxelles jusqu’au 16 mars 2020 ou sur Internet : google.com/culturalinstitute/bruegel/
Par Manuela FranceTour de Babel, Pieter Bruegel: analyse, interprétation3 706 Automatique traduireAuteur du texte original - Neil Cоllins
Tour de Babel
Par Pieter Bruegel l’Ancien.
Vu comme l’un des
Les plus belles peintures de tous les temps .La description
Tableau : Tour de Babel
Date : 1563
Artiste : Pieter Bruegel l’Ancien (1525-159)
Moyen : huile sur panneau
Genre : religieux peinture d’histoire
Mouvement : Renaissance néerlandaise
Lieu : Kunsthistorisches Museum, Vienne.Pour des explications sur d’autres images, voir: Tableaux célèbres analysés .
Éducation artistique
Apprécier flamand
peintres comme Brugel, voir
nos articles éducatifs:
Évaluation de l’art
et aussi:
Comment apprécier les peintures .Un des nombreux peintures sur panneaux consacré à art religieux Cette photo (commandée par le collectionneur d’art anversois Niclaes Jonghelinck et maintenant au Kunsthistorisches Museum de Vienne) était la deuxième des trois versions de la tour biblique de Babel, peinte par Pieter Bruegel. La première version (maintenant perdue) était une miniature en ivoire, qui figurait dans l’inventaire du miniaturiste italien d’origine croate Giulio Clovio (1498-1578), avec laquelle Bruegel avait collaboré à Rome en 1553. La troisième version était une version plus petite. peinture à l’huile sur bois daté de 1564, qui se trouve maintenant au musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam. On pense généralement que la peinture de Rotterdam date d’environ un an après celle de Vienne. La "grande" tour viennoise est presque deux fois plus grande que la "petite" tour de Rotterdam et se caractérise par un traitement plus traditionnel du sujet. Basé sur Genèse 11: 1-9, dans lequel le Seigneur confond les gens qui ont commencé à construire "une tour dont le sommet peut atteindre le ciel", elle inclut – comme l’autre version ne le fait pas – la scène du roi Nimrod et de sa suite apparaissant devant la foule génuflexée d’ouvriers. Cet événement n’est pas mentionné dans la Bible mais a été suggéré dans les Antiquités des Juifs de Flavius Josèphe. Il était important pour Bruegel de souligner le péché de fierté et de dominance du roi que la photo est censée mettre en évidence. Comme Saul dans Le suicide de Saül (1562, Kunsthistorisches Museum, Vienne), Nimrod est également puni pour son orgueil. Les deux hommes ont été traités de la même manière par Dante dans son Purgatory (où la scène est représentée dans la sculpture XII, 40-42), par Sebastian Brant dans sa Navire des fous . Curieusement, malgré cela, la version de Rotterdam est celle qui est le plus souvent copiée – voir par exemple Tower of Babel (1568) de Lucas van Valckenborgh (1535-1597), aujourd’hui dans la Alte Pinakothek de Munich. Le thème de la peinture de Bruegel dans l’Ancien Testament et sa composition discrète sont en accord avec les nouvelles directives esthétiques de Art de la réforme protestante du 16ème siècle.
Colisée romain: un symbole de l’hybris humain
Le rendu de la tour en tant que vaste structure avec des rampes en spirale était relativement courant dans Art renaissance nordique comme l’illumination du livre. Mais l’inspiration pour d’autres aspects de l’extraordinaire architecture de Bruegel est venue du Colisée de Rome, peut-être par le biais de souvenirs anciens et de croquis, ou de la série d’estampes réalisée par Hieronymus Cock, le principal éditeur de Bruegel. Le Colisée romain était considéré à l’époque comme un symbole de l’ hubris et de la persécution. Ou, pour le dire autrement, Rome était la Ville Éternelle, construite par les Césars pour durer éternellement. Les protestants ont compris que son déclin et son effondrement ultérieurs symbolisaient la vanité et le caractère éphémère des ambitions et des efforts terrestres de l’homme.
La tour a une signification babylonienne, mais une conception romaine. Son prédécesseur le plus important à cet égard est Simon Bening – le peintre de la miniature de la tour babylonienne du bréviaire de Grimani – qui peupla les rampes et l’environnement de la tour avec une multitude incalculable d’ouvriers et d’outils à bâtir, et montra Nimrod de la même manière. rôle de commandant et d’esclave. Cependant, la tour du bréviaire de Grimani a une forme carrée et semble beaucoup moins romaine que celle de Bruegel. Paradoxalement, à en juger par l’instabilité notable de la structure de Bruegel, le tableau semble indiquer que l’échec final de la Tour était dû à des difficultés techniques plutôt qu’à la décision de Dieu de dépouiller le peuple de sa langue commune.
Bruegel a placé la tour dans un paysage côtier, près d’une rivière, ce qui reflète peut-être le fait que les voies navigables, plutôt que les routes de campagne non pavées, transportaient la plupart des marchandises lourdes au XVIe siècle. Le sujet et son site visaient également à refléter la situation à Anvers, où la croissance rapide du bâtiment avait causé de nombreux problèmes. le La peinture ainsi servi d’avertissement allégorique aux autorités de la ville, semblable à celui de Mad Meg (Dulle Griet) (vers 1562, musée Mayer van den Bergh, Anvers).
La futilité des ambitions et des efforts humains
L’illustration détaillée des efforts frénétiques des ingénieurs, des maçons et des ouvriers suggère une seconde morale: l’inefficacité de l’activité humaine, un thème également évoqué par Sebastian Brant dans sa Navire des fous . Bruegel est revenu sur ce thème dans plusieurs œuvres différentes: in Chasseurs dans la neige (1565, Kunsthistorisches Museum, Vienne ) par exemple, il transmet l’idée que l’homme est une entité impuissante, sans conséquence, qui est à la merci des saisons et des rythmes naturels de l’année.
Réalisme détaillé
La tour de Babel renferme une foule de détails minutieux relatifs à la construction du bâtiment, sans doute renforcés par la connaissance complexe des techniques de construction de Bruegel, acquise lors de l’exécution de plusieurs peintures illustrant le creusement du canal Anvers-Bruxelles. À droite, une énorme grue, très semblable à celle placée au-dessus du port dans le bréviaire de Grimani . Les ouvriers ressemblant à des fourmis s’emploient à le charger avec d’énormes dalles de pierre qu’ils ont reçues d’en bas et qui passeront sur la rampe la plus haute où d’autres sont prêts à les recevoir. Un ouvrier gravit une échelle en direction de cette section, transformée de roche en architecture structurée par de nombreuses autres personnes. À gauche, une partie de la façade est déjà en partie achevée; une femme entre par l’une des portes, une échelle ressort par l’une des fenêtres supérieures, plus loin, une autre foule d’ouvriers travaille sur le toit – et ainsi de suite à l’ infini .
Quel que soit le caractère raisonnable de ces actions individuelles – et ce point n’a pas encore été complètement étudié – on perçoit immédiatement l’insuffisance grotesque des moyens ainsi que la folie de toute l’entreprise. Si industrieuses que soient ces "fourmis", elles se heurtent à une chance sans espoir qui est brillamment démontrée. Dans le même niveau, l’achèvement du dernier détail s’oppose à des débuts sans nuances, séparés par des étapes intermédiaires, laissant présager une course effrénée contre le temps inexorable, alors que la partie supérieure est toujours envahie par les nuages.
La Tour de Babel (1563)
Pieter Bruegel, l'Ancien
En savoir +
Si on ne devait garder qu’une seule qualité au travail du grand maître flamand de la Renaissance, Peter Bruegel l’Ancien, c’est son perfectionnisme, son souci du détail. Chacun de ses tableaux peut être contemplé pendant des heures tellement il y a de choses à voir. Sa très célèbre Tour de Babel ne fera pas exception.
Peinte en 1563, il nous raconte à travers cette toile l’épisode de la tour de Babel, un célèbre récit de la Bible, issu de l’Ancien Testament, qui raconte l’origine des langues.
Peu après le Déluge et l’Arche de Noé, tous les hommes parlaient la même langue. Ils s'étaient regroupés sur une plaine dans le pays de Shinar, au Moyen-Orient ne voulant pas être dispersés sur la surface de la Terre. Là, Ils eurent l'idée de bâtir une ville et une tour tellement grande qu'elle toucherait le ciel. Dieu, mécontent, donna à chaque homme qui construisait la tour, une langue différente afin qu'ils ne se comprennent plus, et les dispersa sur toute la surface de la Terre. La construction cesse car aucune cohésion n'était plus possible entre eux. La tour resta inachevée et finit par s’écrouler. La ville, nommée Babel, devint le symbole de l'orgueil des hommes, car ils voulaient être comme Dieu.
La Tour de Babel de Bruegel est assez fidèle au récit biblique. On peut voir une immense ville peuplée et une tour inachevée, touchant les nuages pour suggérer sa grande taille. Les hommes paraissent d'ailleurs minuscules à côté d'elle.
Suite au voyage qu’il avait effectué en Italie quelques années plus tôt, le peintre s’inspire du Colisée de Rome pour la construction de sa tour. Chaque étage est plus petit que le précédent, créant une spirale, la tour s’inspirant sans doute de la tour Malwiya, tour d’une mosquée du IXème siècle.
Si l’architecture de la tour est très précise, elle n'en reste pas moins absurde car elle semble composée d'un étrange réseau de galerie qui ne mènent à rien.
Bruegel représente le premier roi de la Terre, Nemrod, accompagné de l'architecte de la tour. Les tailleurs de pierre se prosternent devant lui. D'autres ouvriers poursuivent leur tâche. Les personnages sont habillés comme des flamands du XVIème siècle et non comme à l’époque du récit.
Au pied de la tour, le chantier est très actif et peint de façon très réaliste. Les matériaux sont acheminés vers le sommet. Des grues sont utilisées pour les blocs de pierre les plus massifs. Des échelles et des échafaudages se dressent un peu partout. Le peintre s’est vraisemblablement inspiré des chantiers de construction des cathédrales gothiques.
La ville est très dense et sûrement très peuplée. Avec son immense port, elle ressemble à l’ancienne ville d’Anvers où le peintre vivait à l’époque. Le port montre de nombreux navires qui apportent les matériaux de construction. Des chevaux attelés attendent leur chargement. . Tout cela donne renforce le dynamisme du tableau.La Petite Tour
La Tour de Babel a été peinte pour le banquier d’Anvers, Nicolaes Jonghelinck , l’un des meilleurs clients de Bruegel, qui possédait pas moins de 16 de ses tableaux. Le peintre a réalisé trois tableaux de la Tour de Babel. Deux seulement nous sont parvenus. Celui-ci que nous surnommons la Grande Tour et un autre de taille plus modeste, peint en 1568, surnommé la Petite Tour.La Tour de Babel de Peter Bruegel l’Ancien
346 – Christian Ziccarelli – Peter Bruegel l’Ancien (1525-1569) _ On ne connaît pas exactement la date, ni son lieu de naissance (probablement Breda). C’est en 1551 que le nom de « Peter Brueghel » apparaît pour la première fois, lors de sa réception comme maître à la guilde de Saint Luc à Anvers. Les nouveaux maîtres ayant entre 21 et 26 ans, il pourrait être né entre 1525 et 1530, soit environ 50 ans avant Rubens, 80 ans avant Rembrandt. Il aurait fait son apprentissage à Anvers chez le peintre Pieter Coeck van Aelst à Anvers. En 1552, il effectue un voyage en Italie (Rome). De retour à Anvers en 1556, il dessine des planches pour l’atelier de gravure de Hieronymus Cock, dont les sept Péchés capitaux. En 1559 il grave les Vertus et ne signe plus Brueghel, mais Bruegel. En 1562 il peint la chute des anges rebelles, le suicide de Saül. En 1563, il est à Bruxelles ; en 1565 il consacre une série de tableaux sur les mois et, en 1568, il peint la chute des aveugles, la Pie sur le gibet, la perfidie du monde, les mendiants, la Tempête. Il meurt le 5 septembre 1569. Il eut deux fils, Peter Bruegel dit « le Jeune » ou Bruegel d’Enfer, et Jean Bruegel, dit Bruegel de Velours.
Le mythe de la Tour de Babel _ Dans la plaine de Shinéar, au sud de l’Irak, le roi Nemrod, personnage biblique du livre de la Genèse, et son peuple avaient entrepris la construction d’une tour qui devait atteindre les cieux. Il fut le fondateur et le roi du Premier Empire existant après le déluge ([En accord avec l’opinion juive traditionnelle. Josèphe écrivit : « [Nimrud) promet de défendre (les hommes) contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre : il construira une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s’élever jusqu’à elle et il vengera même la mort de leurs pères. Le peuple était tout disposé à suivre les avis de (Nimrod), considérant l’obéissance à Dieu comme une servitude ; ils se mirent à édifier la tour (…) ; elle s’éleva plus vite qu’on eût supposé. » – Antiquités judaïques, I, 114, 115 (IV, 2, 3). _ On sait depuis 1862, année où George Smith du British Museum découvrit et déchiffra la tablette IX de l’épopée babylonienne de Gilgamesh, que le déluge n’est pas une création hébraïque. Mais on s’aperçut plus tard que le mythe babylonien lui-même avait une origine sumérienne. La preuve en fut faite par la découverte d’un fragment de tablette trouvé à l’University Museum de Philadelphie, parmi les collections de Nippur (KRAMER, l’histoire commence à Sumer Champs, Flammarion avril 1994).). Dans la révélation biblique, la Tour de Babel est devenue l’oeuvre de l’orgueil de l’homme qui veut se hisser à la hauteur de la divinité et, sur le plan collectif, de la cité qui se dresse contre Dieu. Yahvé crée alors la diversité des langues et disperse les hommes sur la terre, ce qui empêche ces derniers de s’entendre et de poursuivre leur entreprise. Ils laissent un ouvrage inachevé. L’humanité est condamnée à l’incompréhension.
Les reconstitutions de la Tour de Babel inspirées par le texte de la Genèse ou le récit d’Hérodote(« La muraille dont je viens de parler est la cuirasse de la ville. A l’intérieur court une autre muraille, qui n’est guère moins puissante que la première, mais plus étroite. Et dans chacune des deux parties de la ville, il y avait un groupe central fortifi é ; dans l’une, la résidence royale entourée d’une enceinte large et étroite ; dans l’autre, le sanctuaire aux portes d’airain de Zeus Bélos ; ce sanctuaire existait encore de mon temps ; il forme un carré, de deux stades sur toutes ses faces. Au milieu du sanctuaire est bâtie une tour massive, longue et large d’un stade ; sur cette tour se dresse une autre tour, sur celle-ci de nouveau une autre, jusqu’à huit tours. La rampe qui est montée est construite extérieurement, en spirale autour de toutes les tours… Dans la dernière tour, il y a un grand temple » (Hérodote Livre I, 181).) reflètent la démesure de l’homme. La Tour de Babel, la porte du ciel, n’est autre que l’immortalisation de la Ziggurat Babylonien, construit sous le règne de Nabuchodonosor II (605-562 av. J.-C.) dont le but était de rétablir par un artifice l’axe primordial rompu et de s’élever par lui jusqu’au séjour des Dieux([« Je m’appliquerai à élever Etermenanki, la ziggurat de Babylone, pour faire rivaliser son sommet avec le ciel…, j’érigerai sa base sur une hauteur de trente coudées…, un temple haut, une chapelle sainte, j’érigerai pour Marduk, mon seigneur, au dernier étage, avec art. » Inscriptions de fondation (Nabuchodonosor))]. La Tour reliait les différents plans de l’univers : la terre, le ciel et le monde inférieur, souterrain, où se trouvent les enfers. Babylone se voulait le centre du monde cosmique et terrestre. Le nom de la Ziggurat Etemenanki « maison, fondement du ciel et de la terre », s’ajoutant à la certitude des Babyloniens que Babylone, cité sainte, avait son prototype dans le ciel explique en partie cette notion de démesure et d’orgueil transmise par la légende ».
Un peu d’histoire _ Pour comprendre le message de la Tour de Babel, il faut situer le contexte historique. Philippe II d’Espagne, farouche catholique, ne pouvait tolérer les mouvements protestants, en particulier calvinistes, de ses provinces du Nord, les Pays-Bas. Il envoya le Duc d’Albe. Il s’ensuivit une répression sanglante qui aboutit à la séparation en deux blocs, la (future) Belgique catholique au sud et les Pays-Bas protestants au nord. Anvers est alors, le centre économique et financier du monde occidental depuis la découverte de l’Amérique et d’une voie maritime contournant l’Afrique. De nombreux marchands étrangers avaient investi le port d’Anvers et le rapide essor de la ville désorientait ses habitants et créèrent des problèmes de compréhension. Catholiques, calvinistes, anabaptistes, musulmans se côtoyaient et accentuaient ce sentiment d’incertitude, de perte d’unité.
La Tour de Babel (1563) _ La Tour occupe tout le centre de la composition et écrase par son ampleur les humains et la ville dont les constructions apparaissent minuscules. Pas de point de fuite unique, l’oeil est d’emblée attiré par cette architecture hors du commun qui surpasse les nuages. Elle est en construction, au bord d’un paysage côtier ou affluent des embarcations transportant les énormes blocs de pierre nécessaires à son édification. Les hommes s’affairent, notamment autour de machines de levage particulièrement sophistiquées, représentées avec soins. Une immense grue apparaît sur l’une des rampes. A l’intérieur de la roue avant, trois hommes s’emploient à la faire tourner permettant de soulever un énorme bloc de pierre. Des échelles et des échafaudages se dressent un peu partout. Les cabanes de chantier où travaille chaque corps de métier sont conformes à celle de l’époque.
Bruegel situe la Tour dans un cadre contemporain, il s’en tient à son environnement, la ville qui s’étend au pied de l’édifice ne peut être qu’Anvers ! Au premier plan, Nemrod inspecte le travail des tailleurs de pierre. Si le dessin architectural est précis, les galeries superposées, voutées en berceau, ne mènent à rien. Absurdité de l’homme qui se veut rivaliser avec les Dieux. Une architecture symbolique et utopique, nécessairement vouée à l’échec. Quel était le message de Peter Bruegel ? Est-ce une évocation de la perte d’unité de la chrétienté, les problèmes religieux secouant toute l’Europe ? Est-ce une condamnation de Philippe II dont l’intervention a entraîné la séparation des Pays-Bas et son absence d’intégration à l’Espagne ? Est-ce un avertissement au développement colossal d’Anvers, au risque de devenir une seconde Babylone ? ■(gallery)
Pieter Brueghel l’Ancien est considéré comme l’un des maîtres de l’École Flamande. On sait peu de choses de sa vie qui a été très peu documentée : on estime sa naissance autour de 1525 et sa mort en 1569. Après avoir étudié en Italie, il s’installe à Anvers puis à Bruxelles. Son œuvre présente aussi bien des scènes bibliques ou mythologiques que des scènes quotidiennes.
L’un de ses tableaux les plus célèbres, la Grande Tour de Babel, présente l’épisode biblique de la construction de la tour éponyme avec pour décor la ville d’Anvers. Zoom sur les sens cachés d’un tableau aussi beau que passionnant.
Quelle est l’histoire de la tour de Babel ?
La Bible raconte que peu après le Déluge, tandis que les hommes parlaient tous la même langue, le roi Nemrod de Babylone voulut faire construire une tour qui toucherait le ciel :
“Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.” – Genèse 11,4
Mais pour le punir de sa vanité, Dieu dota les ouvriers de langues différentes afin qu’ils ne puissent plus se comprendre et que le chantier s’arrête.
“L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre et leur donna tous un langage différent ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre” – Genèse 11,5-9
Que représente la Grande Tour de Babel de Brueghel ?
Le maître flamand a représenté cette célèbre légende biblique. La tour est bien sûr l’élément central de son tableau, on la voit s’élever jusqu’au ciel avec une structure de plus en plus instable à mesure qu’elle s’approche des nuages. Tout autour, une ville qui nous apparaît minuscule sert à donner la mesure de la grandeur de la tour.
En bas à gauche, le roi Nemrod effectue une visite du chantier. Il est accompagné de son architecte et des gardes tandis que les tailleurs de pierre lui rendent hommage.
A l’horizon, la nature s’étend à perte de vue : champs, vallées, forêts, prairies et cours d’eau dressent le panorama des merveilles de notre Terre et soulignent la beauté de la création divine, en opposition à l’œuvre humaine gigantesque mais pourtant vaine.
Une merveilleuse représentation de la vie du peuple
Mais le plus intéressant dans ce tableau, ce sont ses très nombreux détails. Si vous prenez le temps de l’étudier de près, vous remarquerez des tas de personnages en train de s’affairer sur et autour de la tour.
En représentant les nombreux ouvriers de la tour, Brueghel a surtout dressé une représentation merveilleuse des artisans de la ville d’Anvers au XVIe siècle. Regardez bien : vous y verrez de nombreuses techniques, plusieurs corps de métiers (tailleurs de pierre, maçons…) ainsi que des machines de construction.
Quels sont les sens cachés de ce tableau ?
Pour créer cette toile, Brueghel s’est inspiré de son époque. Le roi Nemrod habillé à la mode de la Renaissance est une évocation du roi Philippe II d’Espagne qui régnait alors du les Pays-Bas.
par Titien
L’architecture de la tour serait inspirée du Colisée de Rome qui était déjà en Ruine au XVIe siècle et qui a pu servir de modèle pour la tour délabrée.
Le mur d’enceinte qui entoure la ville est celui d’Anvers où vivait Brueghel. La ville était alors une puissante cité en pleine expansion qui accueillait de nombreux voyageurs et faisait donc face à un important mélange des langues. Il est possible que l’artiste se soit interrogé sur les ressemblances entre Babel et Anvers.
=============================================
[ANALYSE] BRUEGEL ET LE MYSTÈRE DE BABEL
Pour célébrer le 450e anniversaire de la mort de la mort du peintre Bruegel (Pieter Brueghel l’Ancien, 1525-1569), auquel le Kunsthistorisches Museum de Vienne décide de consacrer une grande exposition, les éditions Taschen ont publié un magnifique ouvrage1. Les auteurs de ce grand livre sur l’œuvre de Bruegel sont Jürgen Müller (auteur de nombreux essais sur l’art et le cinéma) et Thomas Schauerte qui dirige la maison Albrecht Dürer, le musée de la Ville et les collections d’art de la ville de Nuremberg. En feuilletant ce somptueux et imposant livre, la fascination exercée par les tableaux du peintre flamand redouble. Fourmillant de détails, son fameux ensemble sur les saisons (dont les chasseurs dans la neige) et son incroyable représentation de La Grande tour de Babel (1563) immergent le spectateur dans un monde fantasmé de la Renaissance. Arrêtons-nous devant la grande tour en construction pour tenter de décrypter ce tableau et mieux comprendre le pouvoir de fascination du mythe de la verticalité ultime qu’il représente, censée « reconstituer l’axe entre le Ciel et la Terre, axe qui avait été brisé par le péché originel », comme le rappelle Patrice de Moncan dans Villes utopiques, villes rêvées2.
LE MYTHE DE LA CONSTRUCTION DE LA TOUR DE BABEL DANS LA BIBLE
Le mythe de la tour de Babel est issu de la plus ancienne des compilations de récits populaires évoquant les origines d’Israël, qui ont été « enchevêtrées de manière malhabile dans les cinq premiers livres de la Bible » explique Paul Zumthor dans Babel ou l’inachèvement3. Cette compilation de mythes fut vraisemblablement l’œuvre de scribes Israélites en Babylone, au cours du Ve siècle avant J-C. Voici les neuf versets de la Genèse racontant le drame de Babel :
Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’Orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar4 et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! »
Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres. » Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la terre.5
Afin d’expliquer la constitution du mythe de Babel, l’écrivain Juan Benet postule que les élévations artificielles des ziggurats (nombreuses en Mésopotamie) furent opposées aux montagnes où, selon la Bible, le peuple Hébreu trouva le salut après le Déluge et reçut les Lois après l’Exode. Babylone était ainsi dominée par une grande ziggurat à base carrée décrite par Hérodote, l’Etemenanki (« la maison-fondement du ciel et de la terre ») dédiée au dieu Mardouk, résidant à son sommet lors de ses passages sur Terre.
S’inspirant sans doute des constructions de l’oppresseur babylonien, la tour de Babel opère donc comme un double négatif des sommets permettant l’intercession avec le Créateur : « Pour l’Hébreu, qui avait reçu ses dogmes d’une montagne sacrée, inaccessible, où son regard revenait se poser pour fortifier sa foi, un tel simulacre du pouvoir divin était le comble du blasphème, et il devait lui falloir à tout prix se représenter constamment l’écroulement de la tour pour consoler son esprit6 ».
Les gloses hébraïques puis chrétiennes associèrent explicitement Babel à Babylone en ajoutant au récit biblique un roi ordonnateur de la construction de la tour : le roi babylonien Nimrod. C’est lui que Bruegel représente au premier plan de sa Grande tour de Babel.
BABEL, ET TOUR : URBANITÉ, ORGUEIL ET CONFUSION
Le fourmillement du tableau rappelle que l’entreprise nécessitait une grande concentration d’ouvriers, dont la compréhension était possible parce que leur langue était unique. La tour de Babel dominait une ville où habitaient ingénieurs, ouvriers et familles, entièrement mobilisée par l’entreprise titanesque. De fait, autant qu’un récit mythique expliquant la multiplicité des langues comme conséquence du reniement des commandements divins, le récit de la construction de la tour de Babel est aussi une allégorie de l’urbanité. L’entreprise maudite a été possible uniquement parce que les hommes ont décidé de se réunir en un même lieu au lieu de se disperser sur la Terre comme le leur avait demandé Yahvé (Genèse, 9). Le récit de la Genèse présente indéniablement la double édification de la ville et de la tour comme néfaste, mais « elle n’est l’objet que d’une malédiction ponctuelle, dont rien n’indique qu’elle porte sur la civilisation urbaine en tant que telle » insiste Paul Zumthor : tout au plus Iahvé « sent un malaise, se prémunit contre un danger possible7 ».
La puissance du mythe de Babel réside dans ce qu’il ne dit pas, ou si peu. Ainsi, des motivations des constructeurs (« se faire un nom »), qui furent le sujet de bien des gloses. Il est ainsi possible d’imaginer comme Paul Zumthor qu’en chaque homme ayant entrepris la construction de Babel avait percé une crainte depuis le Déluge, car « la force que leur confère leur unanimité ne leur appartient pas en propre ; elle peut leur être retirée, et contre cette menace l’instinct de conservation se raidit. D’où le projet de construire une ville et d’édifier une tour qui leur sera signe de ralliement, certes, mais gage aussi d’une qualité immatérielle, suggérée par le nom qu’ils veulent se faire.8 » Le mythe de la tour de Babel peut ainsi être considéré comme une allégorie de la condition humaine. Paul Zumthor écrit à ce propos :
Le nom est une parole appliquée à un être ou à une chose et qui dès lors est la sienne, constitutive de son essence, lui conférant un pouvoir, signifiant intérieurement un appel à la vie. « Se faire » un nom à soi-même, de la part d’un peuple comme celle d’un héros, c’est revendiquer son droit à l’existence, affirmer l’éternité d’une présence active parmi les communautés humaines et au regard des dieux : ce que nous appellerions entrer dans l’Histoire.9
Entrer dans l’histoire en bâtissant des villes et des tours, en défiant le ciel. La construction de la tour ne débouche pas sur une rencontre avec Dieu au terme de laquelle les hommes seraient récompensés par une reconnaissance de leur « nom », mais par la dissolution de leur communauté. Ceux qui se sont réunis ont été dispersés, laissant la tour de Babel inachevée ; ceux qui voulaient « se faire un nom » ne peuvent plus se comprendre. Multiplicité des langues et confusion des hommes s’expliquent par le mythe. Des commentaires hébraïques postérieurs à la Bible ajoutent que les hommes perdirent la mémoire après avoir été dispersés. Cette perte de mémoire, c’est ce Big Bang linguistique que tant de chercheurs ont tenté d’étudier, en quête de la langue originelle des hommes : le langage est comme « une matrice dont on ne naît jamais10 » écrit Paul Zumthor.
LA REPRÉSENTATION DE LA TOUR DE BABEL PAR BRUEGEL, À L’ÈRE DU PROTESTANTISME
Comme nous l’avons constaté, invoquer l’image de la tour de Babel possède de multiples implications, selon le niveau de lecture du mythe. S’y ajoutent les allégories potentiellement contenues dans les représentations peintes par Bruegel et ses contemporains, qui témoignent autant de leur interprétation du récit biblique que des préoccupations sociales et politiques de son temps. Pourquoi représenter le mythe de Babel à la Renaissance ? Patrice de Moncan postule dans « une époque vouée au dépassement intellectuel, technique, artistique, à l’accumulation des connaissances, à la découverte du monde et à la construction d’œuvres monumentales (les châteaux, les villes-forteresses), la Tour de Babel symbolise à la fois l’énormité de certaines entreprises colossales et le défi spirituel engendré par le progrès11 ». Cette ambivalence est essentielle : la Grande tour de Babel est à la fois une exaltation grandiose des techniques permettant la réalisation des entreprises humaines et la dénonciation implicite de l’orgueil, ainsi que du pouvoir absolu incarné par le roi Nimrod.
Le grand tableau de la Tour de Babel de Bruegel peut être perçu en effet comme une allégorie de l’innovation technologique dans la mesure où il « présente une encyclopédie des corps de métier engagés à l’époque dans le bâtiment […]. Un inventaire en quelque sorte de l’art architectural, comme il y avait eu celui des proverbes et des jeux d’enfants12 » comme l’écrivent Philippe et Françoise Roberts-Jones. Un inventaire au sous-texte politique, semble-t-il : selon Elliston Weiner, Bruegel s’est inspiré du Colisée (associé au martyr des premiers chrétiens) et du projet d’Antonio Da Sangallo pour la coupole Saint-Pierre de Rome ; l’oppression des Réformés par le catholicisme romain serait ainsi figurée par ces références architecturales. Rappelons en effet que Bruegel exerçait dans un pays Protestant. Sa Grande tour de Babel peut être lue comme une allégorie de la Rome papiste ayant perverti la mission de Pierre, le rocher sur lequel la tour se dresse comme une excroissance monstrueuse pouvant être lu comme une allusion à Mathieu 16 : 15-18 (« je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église »)13. Une allusion possible au Rocher de la Fondation (hébreu Even hashtiya) « La pierre d’assise » du saint des saints des Temples de Jérusalem, considérée comme un point de jonction spirituelle de la terre et du ciel. Bâtie sur son rocher, tentative d’une jonction matérielle des cieux et de la basse surface terrestre dont le peintre représente avec tant d’attention les matières, la tour de Babel de Bruegel serait ainsi la perversion du Temple.
Cette perversion serait Rome, associée de manière récurrente à Babylone dans les pamphlets protestants. Cette utilisation du mythe de Babel dans le but de produire une allégorie politique a peut-être été inspirée par estampe anti-papiste de 1547, La destruction de la tour de Babel. Quant à l’autre tableau de Bruegel représentant le mythe, La Petite tour de Babel (1568), ce serait « une satire de l’affection particulière que l’Église catholique porte à l’étalage des richesses et au cérémonial : l’orgueil mène la papauté à sa perte » écrit Roger H. Marijnissen. Un détail minuscule au milieu de la Petite tour de Babel semble corroborer cette hypothèse, selon J.C. Klamt : un trait rouge ressemblant à un baldaquin de procession14.
BABEL COMME ALLÉGORIE SOCIALE
Dans la Petite tour de Babel, l’absence du roi Nimrod ou d’un ordonnateur de la construction de la tour semble moins souligner la vanité humaine. Dans cette version, « Brughel n’indique pas que l’entreprise est vouée à échouer, relève Roger H. Marijnissen. Mansbach écrit que ce tableau évoque un état arcadien où « la grandeur et la puissance de la productivité humaine sent rendues possibles par l’absence de la volonté téméraire d’un tyran. L’artiste fait entrevoir à ses contemporains (et au public d’aujourd’hui) une image de la cité idéale des humanistes, une Utopie terrestre »15 ». La représentation de la tour serait en ce cas une allégorie de l’utopie.
Toute entière mobilisée par un projet supérieur, Babel « ne fut-elle pas d’une certaine manière la première ville utopique qu’aient rêvée les hommes, même si elle représente une forme de négation de la cité ? » écrit Patrice de Moncan. Malgré sa revalorisation à la Renaissance, « la Tour de Babel restera pourtant dans la civilisation judéo-chrétienne le symbole de la cité négative, l’opposée même de la cité idéale, précise l’auteur, et cela, jusqu’au XVIIIe siècle, jusqu’à ce que les Constitutions de la Maçonnerie révèlent, en 1723, un tout nouvel état d’esprit.16 » Dans cet ouvrage, en effet, la maîtrise de la maçonnerie par les ingénieurs de la Tour de Babel fut à nouveau l’objet d’admiration.
Le mythe de la tour de Babel est une promesse d’élévation de l’humanité par la technique, d’où l’exaltation du génie humain qui transparaît dans les représentations du mythe au XVIe siècle malgré l’effondrement qu’elles figurent. Bien que l’ingénierie est au centre de la Grande Tour de Babel, sa construction n’est qu’un « amas d’erreur » (Marguerite Yourcenar) rendant impossible son achèvement, comme l’a prouvé Juan Benet dans La construction de la tour de Babel.
C’est une entreprise vouée à l’échec dès sa construction que représente Bruegel qui, au centre de son grand tableau, expose l’intérieur béant de la tour à la manière d’une « leçon d’anatomie » pratiquée sur un corps architectural, comme s’il s’agissait de la « vision d’une agonie, des derniers instants d’une créature dont le corps ne serait jamais complet.17 » comme la perçoit Juan Benet. Il s’agirait de « l’allégorie d’une société sur sa fin » symbolisée par un corps « qui revêt la forme qu’élabore en premier l’homme qui vit sous sa loi : un édifice ».
BABEL AU XXE SIÈCLE, UN MYTHE PERSISTANT
Comme l’écrit Paul Zumthor, toute représentation du mythe de la construction de la tour de Babel constitue « une dramatisation en même temps qu’une modernisation du récit biblique, dans lequel on déchiffre ou on impose une rhétorique relative aux aléas de notre histoire et aux menaces pesant sur la société d’aujourd’hui18 ». Ce double mouvement a accompagné chacune des invocations de ce mythe depuis le milieu du XIXe siècle. Babel continue à être invoquée pour figurer les fantasmes inspirés par la technologie et l’orgueil qui peut présider à leur usage : on retrouve notamment sa tour, sous de nouvelles formes, dans Metropolis (Fritz Lang, 1928) puis Blade Runner (Ridley Scott, 1982) dont nous avons déjà évoqué les pyramides de la Tyrell Corporation. L’écrivain de science-fiction Philip K. Dick décrivait ainsi la mégalopole de Los Angeles 2019 :
Ce qui se passe c’est que, quand un immeuble devient vieux, au lieu de le démolir on lui rajoute des étages, ce qu’il fait qu’il est de plus en plus haut, comme une colonie de termites. Ça fait un effet impressionnant. Ça m’a rappelé un tableau de Brueghel, euh… La tour de Babel ; on aurait dit que ça avait été construit par des termites.19
C’est sur la pertinence de cette réactualisation dans Blade Runner qu’a notamment portée notre analyse du film pour un ouvrage publié prochainement par les éditions Rouge Profond. En attendant, n’hésitez pas à vous perdre dans les pages de l’impressionnant ouvrage que Taschen a consacré à Bruegel. Sa tour de Babel continue à s’élever dans notre admiration, entraînant avec elle notre réflexion sur les images.
1 Voir la page du site taschen.com
2 Patrice de Moncan, Villes utopiques, villes rêvées, Paris, Éditions du Mécène, coll. « La ville retrouvée », 2003, p. 58.
3 Paul Zumthor, Babel ou l’inachèvement, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La Couleur des idées », 1997, p. 39.
4 Shinéar où, dit-on, les ossements des morts du Déluge s’étaient accumulés.
5 Genèse, 11, 1-9, La Bible de Jérusalem, Paris, Éditions Le Cerf, 1988.
6 Juan Benet, La construction de la Tour de Babel [1990], traduit de l’espagnol par Monique de Lope, Paris, Éditions Noël Blandin, 1991, p. 49.
11 Patrice de Moncan, op. cit., p. 59.
12 Philippe et Françoise Roberts-Jones, Pierre Brueghel l’Ancien, Paris, Éditions Flammarion, 2011, p. 249.
13 – 14 – 15 – Cf. Roger H. Marijnissen, Brueghel, Tout l’œuvre peint et dessiné, Paris, Éditions Fonds Mercator/Albin Michel, 1988, pp. 211-219, 222.
16 – 17 Juan Benet, op. cit.., pp. 58-69, 16-17. Les agitations de ses constructeurs sont comme des « palpitations » d’entrailles « qui permettent d’étudier leur constitution et les fonctions qu’elles remplissent ».
18 Paul Zumthor, op. cit., p. 24.
19 Entretien du 10 janvier 1982 avec Gwen Lee et Doris Elaine Sauter in Philip K. Dick, Dernière conversation avant les étoiles [2000], traduit de l’anglais (États-Unis) par Hélène Collon, Éditions de L’Éclat, coll. « Poche », 2015, p. 35.
Niciun comentariu:
Trimiteți un comentariu