duminică, 26 decembrie 2021

Ilia Repin (1844-1930)

 






Ilia Répine

Ilia Répine
Image dans Infobox.
Ilia Répine en 1900.
Naissance24 juillet 1844 ( dans
 le calendrier grégorien
)
Tchougouïev
Décès (à 86 ans)
Kuokkala (Finlande)
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Илья́ Ефи́мович Ре́пинVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissanceИлья́ Ефи́мович Ре́пин
signature d'Ilia Répine

signature

Ilia Iefimovitch Répine (en russe : Илья́ Ефи́мович Ре́пин) est un peintre russe né le 24 juillet 1844 ( dans le calendrier grégorien) et mort le  à Kuokkala (Finlande)

Répine naît à Tchouhouïv, près de Kharkiv (à l'époque dans l'Empire russe, aujourd'hui en Ukraine). Ses parents font du commerce de chevaux, son père est un ancien soldat cosaque et sa mère tient une petite école rurale. Il travaille dans sa jeunesse comme peintre d'icônes, étudie le dessin avec Ivan Kramskoï, et poursuit sa formation à l'Académie impériale des beaux-arts.

Il est membre, à partir de 1878, des ambulants (un groupe de peintres réalistes), et est ensuite nommé académicien de l'Académie impériale des beaux-arts. Professeur, maître d'atelier (1894-1907) puis recteur (1898-1899) de l'académie, enseignant à l'école d'art et d'artisanat de Maria Tenicheva, il a parmi ses élèves Boris KoustodievIgor GrabarIvan KoulikovPhilippe MaliavineAnna Ostroumova-Lebedeva et Nikolaï Fechine. Il est aussi le maitre d'étude de Valentin Serov.

Dès le début de son activité créatrice, dans les années 1870, Répine devient une des figures clés du réalisme russe. Il réussit à refléter dans sa production picturale la diversité de la vie qui l'entoure, à embrasser dans son œuvre toutes les dimensions de la contemporanéité, à aborder les thèmes qui traversent la société et à réagir vivement à l'actualité. Son langage pictural a une plasticité qui lui est personnelle, et il s'approprie différents styles, depuis celui des peintres espagnols et hollandais du xviie siècle jusqu'à ceux d'Alexandre Ivanov ainsi que des éléments des impressionnistes français qui lui sont contemporains, mais qu'il n'a jamais vénérés.

L'œuvre de Répine s'épanouit dans les années 1880. Il compose alors une galerie de portraits de ses contemporains, travaille comme peintre d'histoire et de scènes de genre. Dans la peinture historique, il est attiré par la possibilité d'exprimer la force émotionnelle de la scène représentée. Il trouve aussi son inspiration dans la peinture de la société qui lui est contemporaine, et même quand il dépeint un passé légendaire, il reste un maître de la représentation de l'immédiat, en abolissant toute distance entre le spectateur et les héros de son œuvre.

Selon Vladimir Stassov, l'œuvre de Répine est ainsi une « encyclopédie de la Russie d'après l'abolition du servage ». Il passe les 30 dernières années de sa vie en Finlande, dans sa propriété des Pénates à Kuokkala. Il continue à y travailler, bien que moins intensément qu'avant. Il écrit des mémoires, dont une partie est publiée dans le livre de souvenir «Далёкое близкое» (Loin et proche).

http://dona.eklablog.com/une-fenetre-ouverte-sur-le-genie-artistique-d-ilya-repine-a117674158



Ilya Répine, Léon Tolstoï labourant, 1887. Galerie nationale Trétiakov, Moscou. (Galerie nationale Trétiakov)

Dix tableaux de l’illustre Ilia Répine à connaître absolument

«Visage, l’âme de l’homme, le drame de la vie, les impressions de la nature, et le sens de sa vie, l’esprit de l’histoire - c’est notre sujet», écrivait le peintre devenu célèbre de son vivant. Son art regroupe toutes les caractéristiques d’idées et de formes recherchées dans l’art russe de la deuxième moitié du XIXème siècle.

Les Bateliers de la Volga, 1870-1873  

C’est la première peinture d’Ilia Répine (1844-1930) à avoir eu un grand succès. L’idée de ce tableau lui était venue lorsqu’il étudiait encore à l’Académie des arts, à Saint-Pétersbourg. En se baladant sur les quais de la Neva, il avait été frappé par l’allure des bateliers qui tiraient, à bout de forces, des fardeaux à côté de citoyens se promenant insouciants.

>>> Nuances de gris: quatre peintres russes de légende qui étaient daltoniens 

Le peintre lui-même descendait d’une famille modeste : fils de soldat, natif de la ville de Tchougouïev (actuelle Ukraine), il comprenait les conditions des plus pauvres. Son œuvre était très différente des traditions de l’académie de peinture, où l’on préférait de « nobles » sujets de la mythologie et d’histoire. Répine, lui, a choisi un sujet qui reflétait la vie réelle, dans le but de formuler une critique de la société. Ses bateliers sont devenus le symbole des difficultés du peuple.

Lors de l’Exposition universelle de 1873 à Viennes, le tableau a reçu la médaille de bronze et a été racheté par le grand prince Vladimir Alexandrovitch.

Sadko,  1876

Après la fin de ses études à l’académie, Répine est parti pour un long voyage à l’étranger. En 1873, il s’est rendu en Italie, a habité à Rome, puis en France où il s’est installé pendant 3 ans et a étudié les derniers courants artistiques. Même s’il n’adopte pas l’impressionnisme, il étudie de très près ce nouveau style.

À l’étranger, il commence à penser aux traits qui marquent le caractère national russe et peint Sadko, dans lequel est clairement exprimé le rejet du héros du conte homonyme des « beautés » étrangères. Répine a toujours considéré que ce tableau était un échec, il reflète néanmoins sa vision de la vie et de l’art.

Procession religieuse dans la province de Koursk, 1883

Ce tableau s’impose également comme une critique de la société inégalitaire. La peinture fascine par la diversité des personnages représentés, avec plus de 70 individus, elle donne une vision complète de la vie du peuple.

Cette toile a également suscité des réactions mitigées auprès de ses contemporains. Certains pensaient que ce tableau élevait définitivement Répine au rang de meilleur peintre de Russie, d’autres y voyaient une représentation biaisée de la réalité russe.

Ivan le Terrible tue son fils, 1883-1885.

On considère que Répine aurait souhaité créer un parallèle avec les événements tragiques de 1881 : le meurtre du prince Alexandre II et la répression des membres de l’organisation Narodnaïa Volia. Comme il ne pouvait pas représenter les faits réels, le peintre aurait alors trouvé un parallèle avec un fait historique.

Le tableau a suscité le mécontentement d’Alexandre III, qui a donné en personne l’ordre de ne pas l’exposer. Victime de vandalisme, le tableau a failli être détruit à deux reprises. Une première fois en 1916 par le peintre d’icônes Abram Balachov, qui a poignardé le tableau à trois reprises en plein milieu du visage du tsar. En 2018, le tableau a encore été vandalisé, frappé avec une barre métallique censée le protéger, détériorant ainsi à trois endroits le corps du prince.

Portrait du compositeur Modeste Moussorgski, 1881

Le tableau est l’une des plus belles œuvres de Répine en matière de portrait. Il a été réalisé à un moment tragique de la vie du compositeur : étant très malade, il se trouvait à l’hôpital militaire. Répine a peint le tableau en quatre jours directement dans la chambre du malade, réalisant que son vieil ami se trouvait face au « visage de l’éternité ».

Portrait de Pavel Tretiakov, 1883

C’est l’un des deux seuls portraits du célèbre collectionneur et fondateur de la galerie Tretiakov à avoir été réalisés de son vivant. Au moment du transfert de la  galerie à la ville de Moscou, sa collection comptait 1276 tableaux, 471 dessins, 10 sculptures et 84 œuvres d’artistes étrangers. Tretiakov n’aimait pas poser, et a accepté uniquement par respect envers Répine.

Le collectionneur est représenté devant des tableaux de sa propre collection, ainsi, on peut reconnaître Paix éternelle  d’Isaac Levitan et Les Bogatyrs  (Les preux) de Viktor Vasnetsov. L’année où le tableau a été peint, Tretiakov se trouvait au sommet de son activité, et la popularité de sa collection s’étendait tant à Moscou que dans le reste du pays. Il était d’ailleurs l’un des principaux collectionneurs des œuvres de Répine et des autres Ambulants, artistes qui critiquaient la société.

Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, 1880-91

Cette peinture, que Répine a mis plus de 10 ans à réaliser, est devenue le reflet de l’amour de la vie et de l’esprit libre des hommes. Répine lui-même décrivait ces personnages en ces mots : « Un sacré peuple ! Personne dans le monde entier n'a ressenti aussi profondément la liberté, l'égalité et la fraternité ».

Cette œuvre se base sur l’histoire du Sultan Mahmoud IV qui, en 1675, avait proposé aux Zaporogues (des Cosaques de l’actuelle Ukraine) de se soumettre à son règne. En réponse, ceux-ci lui avaient envoyé une lettre de refus effrontée commençant ainsi : « À Toi Satan turc, frère et compagnon du Diable maudit, serviteur de Lucifer lui-même, salut ».

Visiteur inattendu, 1883-1888

Visiteur inattendu est l’un des tableaux du cycle de Répine, dédié aux destins des premiers révolutionnaires nationalistes russes.  Dans les années 1870 et 1880 le mouvement révolutionnaire connaissait un essor et était sévèrement réprimé. Répine, comme beaucoup d’autres, idéalisait le mouvement les jeunes de l’opposition et faisait le parallèle entre le destin des nationalistes et le sacrifice du Christ.

Lire aussi : Les cinq plus grands impressionnistes russes

Du point de vue de la composition, les personnages de cette toile sont semblables à ceux présent sur La Résurrection de Lazare de Rembrandt ou L'Ami des humbles de Léon Lhermitte. Le retour d’un révolutionnaire emprisonné, très certainement du bagne, était comparable à une résurrection.

Session protocolaire du Conseil d’État, 1901-1904

Ce tableau a été peint par Répine à l’occasion du centenaire du Conseil d’État, sur commande du gouvernement : cette toile géante mesurant 400 x 877 cm a été peinte en un délai des plus courts, en trois ans. Presque plus estimables que la peinture en elle-même étaient ses notes d’étude dotées d’une touche de liberté impressionniste proche par endroits de l’abstrait. Les fonctionnaires posaient personnellement pour le peintre, et en tout, 48 études de portraits ont été réalisées. Jusqu’en 1917, le tableau se trouvait au palais Mariinski et une partie des études a été rachetée par le Musée Alexandre III. Après avoir reçu 10 000 roubles de la part de ce dernier, Répine en a fait don à la marine nationale.

Autoportrait avec N.B Nordmann, 1903

En 1899, Répine a fait l’acquisition d’un terrain en Finlande, dans un lieu portant le nom de Kuokkala, et y a baptisé sa datcha « Penaty ». C’est précisément ici qu’il a passé les dernières années de sa vie en compagnie de sa deuxième épouse Natalia Borissovna Nordmann.

Après la Révolution, on a tenté de ramener Répine en URSS à maintes reprises. Néanmoins, celui-ci n’acceptant pas le nouveau pouvoir, il a vécu jusqu’à la fin de sa vie en Finlande, où il s’est éteint en 1930, à l’âge de 96 ans.

À l’occasion du 175e anniversaire du grand peintre russe, dont les travaux sont exposés dans plusieurs musées du monde, la Galerie Tretiakov organise une rétrospection de ses œuvres sur trois étages. Dates : du 16 mars au 18 août 

https://fr.rbth.com/art/82598-repine-dix-oeuvres

Dans cet autre article nous vous présentons dix peintres incarnant à eux seuls l’art russe.

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https://www.lhistoire.fr/exposition/r%C3%A9pine-profond%C3%A9ment-russe

Répine, profondément russe

Le Petit-Palais propose la première rétrospective en France d’un des plus grands artistes russes, portraitiste et peintre d’histoire. Cent tableaux pour comprendre les dernières décennies de l’empire tsariste

Drôle de destin que celui d’Ilya Répine, né en 1844 dans une famille de serfs à Tchougouïev (Ukraine), mort en 1930 à Kuokkala et témoin, au cours de sa longue vie, de bien des bouleversements en Russie.

Le tableau qui le fait connaître, présenté en 1873 à l’exposition annuelle de l’Académie impériale, s’intitule Les Haleurs de la Volga. Il met en scène les fameux bateliers, héros d’une chanson folklorique publiée en 1866 et largement diffusée à l’époque soviétique encore par les chœurs de l’Armée rouge. Avec cette scène, le peintre, membre des Ambulants, ou Itinérants, des artistes en rupture avec les canons traditionnels des écoles d’art, affirme son intérêt pour le peuple. De nombreuses autres toiles confirment son goût pour les traditions, la vie paysanne, les processions religieuses, mais aussi la situation des boyards (les nobles) et des streltsy (les militaires).

Portraitiste prolifique (plus de 300 connus), il a laissé des tableaux sensibles de sa famille, comme son fils Iouri (qui deviendra peintre lui aussi), saisi à 5 ans sur un grand tapis oriental dans une pose très naturelle, sa fille Nadia, rêvant en robe rose ou son autre fille Vera, en Libellule perchée sur un arbre. Le collectionneur Pavel Tretiakov, désireux d’immortaliser les célébrités russes, lui commande le portrait de célébrités, dont le groupe des Cinq (grands musiciens), ou les écrivains Tourgueniev et Tolstoï. Une salle entière est consacrée à l’amitié entre Répine et le « comte-moujik » dont il fit 70 portraits et avec lequel il entretint, jusqu’à la mort de l’écrivain en 1910, une longue correspondance récemment traduite [1]. Un très beau tableau venu de la galerie Trétiakov montre un inattendu Léon Tolstoï labourant (1887).

Répine est certes connu pour ses grandes toiles historiques, souvent des commandes officielles, ainsi Alexandre III recevant les doyens des cantons (1886), « mon tableau tsariste » disait-il, ou le Portrait de Nicolas II (1896) en uniforme, bien seul dans l’immense salle du trône du palais d’Hiver. Mais il ose aussi la critique : le héros de Ils ne l’attendaient plus (1884-1888) est un déporté en guenilles revenant de relégation.

Une autre petite salle retrace l’histoire chahutée d’une œuvre iconique, Ivan le Terrible et son fils Ivan, le 16 novembre 1581, œuvre subversive montrant le tsar assassin de son fils aîné et héritier. En 1885, Alexandre III interdit le tableau, qui sera par la suite victime de plusieurs « attentats » dus à son sujet sulfureux, les dommages du dernier, commis en 2018, n’étant toujours pas réparés.

En 1903, Répine s’installe définitivement dans sa maison sur l’isthme de Carélie, à une trentaine de kilomètres de la capitale Saint-Pétersbourg. La révolution de 1917 et la proclamation de l’indépendance finlandaise en 1918 le prennent de court, il se retrouve en quelque sorte exilé chez lui, jusqu’à sa mort en 1930. Perplexe sur le nouveau régime, il refuse de rentrer en Russie, même lorsqu’il est officiellement invité en 1924. En 1948 Kuokkala est officiellement rebaptisée Répino, en son honneur.

Huguette Meunier.


A Voir

Ilya Répine (1844-1930). Peindre l’âme russe, jusqu’au 23 janvier 2022 au Petit-Palais.

Plus d'information sur le site du Petit-Palais.

 

Notes

1. Ilia Répine, Lettres à Tolstoï et à sa famille, traduit du russe par Laure Troubetzkoy, Vendémiaire, 2021.



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