joi, 15 aprilie 2021

Pictura venetiana

 SCOALA VENETIANA

Titian, Concertul, ulei pe panza, c.1510, Palazzo Pitti


L'école vénitienne de peinture s'est développée essentiellement à Venise même, dans ce lieu indispensable aux échanges entre le Nord et le Sud, l'Europe du Nord et les pays baignés par la Méditerranée, L'Orient et l'Occident (et tout d'abord la plaine du Pô), durant une longue période qui va du xive au xviiie siècle, période de rayonnement de l'École vénitienne. Elle a rassemblé des peintres provenant des environs, ceux des territoires de la République, sur la terre ferme, et d'anciennes familles vénitiennes. Leurs peintures, devenues célèbres à Venise, ont été commercialisées dans toute l'Europe.

La « naissance » de la peinture vénitienne se situe au xive siècle, lors de la rupture toute relative à Venise avec l'art byzantin par l'intégration de thèmes gothiques comme le couronnement de la Vierge.

Au xve siècle de grands ateliers de peintres vénitiens effectuent la transition qui va du style gothique international jusqu'aux applications, en peinture, des recherches de la première Renaissance. Le gothique international était aimable, décoré. L'or et les couleurs, riches de sens symbolique. Le tableau participant pleinement de la culture médiévale d'une Europe catholique. Les formes nouvelles de la première Renaissance ne font plus étalage de grandes étendues d'or (elles se réduisent bientôt au point de disparaitre du tableau). Vers la fin du siècle, le peintre abandonne progressivement la peinture à l'eau (tempera) pour la peinture à l'huile. La précision s'accorde avec la maîtrise du dessin : l'objet observé, détaillé, s'inscrit, à la bonne échelle, au sein du tracé en perspective de l'espace. La peinture qui fourmille de détails, se réfère souvent à l'art antique et fait l'objet de discussions savantes dans des cercles de plus en plus restreints, humanistes érudits, surtout autour de 1500. Après une grande vogue de tableaux destinés à la dévotion privée, les nouveaux commanditaires, confréries (scuole vénitiennes), patriciens cultivés, cours princières exigent des peintres cultivés eux aussi.

Cette période culmine au xvie siècle avec des peintres qui poursuivent l'élaboration du tableau, et la réflexion, au cours de la réalisation : le dessin préparatoire sur papier devient secondaire et parfois disparait. Les jeux de la peinture se superposent à même le tableau et le composent peu à peu : Giorgione (1477 - 1510) avec une peinture fondue, Titien (1488 - 1576), Le Tintoret (1518 - 1594) et Véronèse (1528 - 1588) avec des effets de pinceau nettement plus marqués. Tous célèbrent le corps humain dans tous ses états, en particulier d'innombrables portraits souvent chargés d’humanité. Chacun de ces peintres tient à rivaliser avec ses contemporains, recherche la prouesse. La multitude des effets qu'offre la peinture à l’huile qu'ils déploient renforce le prestige de l'artiste dans la société vénitienne et européenne d'alors. Le statut, envié, de peintre officiel de la République se mesure aux commandes princières, royales et impériales de toute l'Europe.

Ensuite, le xviiie siècle constitue une seconde période florissante pour l'art vénitien, après un très grand effacement au cours du xviie siècle. La plus grande artiste femme à Venise, Rosalba Carriera (1675 - 1757) est aussi la pastelliste dont le savoir-faire, diffusé dans toute l'Europe lance la mode du pastel, pour un portrait qui peut, dès lors, être saisi avec plus de naturel. Giambattista Tiepolo est recherché pour la vivacité de son pinceau et ses ciels splendides. Venise devient le lieu incontournable des premiers touristes. Les paysagistes vénitiens créent pour ces clients la « vue » prise sur les sites célèbres, à leur contact. Ainsi prend naissance le védutisme. La « vue » se nomme en italien veduta (pluriel vedute) : Canaletto, Guardi s'en font une spécialité. Certaines peintures de Canaletto sont réalisés avec l'aide de la chambre noire, ancêtre de l'appareil photographique. En 1789, Guardi, devant un gigantesque incendie de tout un quartier de Venise, peint l'évènement comme un document. C'est une nouvelle conception de l'image, saisie au contact direct avec le réel. En 1797 la République de Venise passe sous la souveraineté autrichienne. L'école vénitienne de peinture a cessé d'exister.


Étiquette : école vénitienne

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