Turner: « Mon style, c'est l'atmosphère! »1844
Joseph Mallord William Turner, plus connu sous le nom de William Turner ou de ses initiales J. M. W. Turner, né vers le 23 avril 1775 à Londres où il est mort le 19 décembre 1851, est un peintre, aquarelliste et graveur britannique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Mallord_William_Turner
Turner - Venise aquarelles
La vie de Joseph Mallord William Turner, "le peintre de la lumière", fut caractérisée par une entière dévotion à son art. D'un tempérament rude et robuste, il fut un insatiable voyageur parcourant inlassablement, le plus souvent seul, l'Europe, en particulier l'Italie, la France, l'Allemagne et la Suisse. Partout, à la manière d'un reporter, il dessina ou reproduisit au moyen d'aquarelles, paysages, sites et monuments. Il léguera ainsi à l'Etat britannique, à sa mort, plus de 20 000 oeuvres sur papier !
S'il fut initialement un grand admirateur des maîtres anciens, en particulier du paysagiste historique Claude Gelée (1600-1682 dit le Lorrain) et de Nicolas Poussin, son oeuvre, d'essence romantique, évoluera vers une représentation picturale nouvelle et audacieuse, pré-impressionniste, dans laquelle il dissout les détails du sujet dans des atmosphères colorées.
Ses aquarelles de voyage, publiées à partir de 1826 dans "The Keepsake" (un de ces annuaires, alors très prisés de la bourgeoisie, mêlant oeuvres littéraires et artistiques), et dans des recueils de gravures sur acier ou sur cuivre, "The Turner's Annual Tour", édités à partir de 1831, le firent connaître et apprécier de la société anglaise.
En 1819, il effectue un premier voyage à Venise qui va marquer un tournant dans son oeuvre, dans laquelle la représentation des effets de lumière va désormais prendre une importance croissante, au détriment de l'aspect narratif. ("San Giorgio Maggiore, au petit matin" - 1819).
Ses oeuvres peintes vont également faire intervenir de plus en plus de couleurs vives, en particulier les couleurs chaudes du spectre (jaune, rouge).
Entre les années 1829 et 1837, l'oeuvre de Turner va évoluer de manière encore plus radicale pour s'intéresser de moins en moins à la réalité figurative, et ne garder qu'une vision lumineuse et transfigurée de celle-ci, où le sujet de l'oeuvre est davantage la représentation des effets de lumière .
Ainsi, quarante ans avant Monet, Turner invente une nouvelle peinture - qui ne sera pas comprise de la majorité de ses contemporains, qui parleront des "folies de Turner" - , où l'artiste, s'affranchissant des conventions admises du genre pictural, dissout les formes dans le frémissement de l'atmosphère et de la lumière.
Et puis il y a évidemment la Venise chère à Ruskin, Venise : San Giorgio Maggiore – tôt le matin dès 1819 ou Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil en 1840.
De l’aurore éblouissante au crépuscule mélancolique, la Cité des Doges devient la matrice de toiles remarquables, confirmant à chaque fois que Turner est un infatigable voyageur.
J.M.W. Turner (1775-1851), Venise : San Giorgio Maggiore - tôt le matin, 1819• Crédits : Tate, legs Turner 1856Voyage dans l’Angleterre de Turner
La sortie du « biopic » * sur « Mr Turner » ** est l’occasion de mieux connaitre l‘Angleterre du grand Maître anglais, surnommé le « peintre de la lumière ».
Le peintre naquit dans le quartier de Covent Garden à Londres en 1775. Sans doute le 23 avril (comme William Shakespeare)…
Pour des raisons de santé, il part habiter à Brentford, petite ville à l’ouest de Londres, sur les rives de la Tamise puis plus à l’est, à Margate ; c’est une ville à l’embouchure de la Tamise, dans le district du Thanet (Kent).
C’est dans ces deux lieux, où jouent les reflets de lumière, que se développe son observation des paysages anglais et des bateaux sur les fleuves et en mer. Il inspira d’ailleurs le mouvement des impressionnistes.
Turner peint aussi des bâtiments comme la cathédrale de Canterburry (St Anselms Chapel, Canterbury Cathedral). Turner voyage beaucoup en Europe (France, Italie, Belgique, Suisse…) et notamment à Rome et Venise.
Sur son sol natal, il va aussi fréquemment à Petworth House dans le Sussex (entre Londres et Portsmouth). Il y est invité et réalise alors des toiles sur Porthsmouth ou du lac de Petworth Park.
Même s’il apprécie le Kent et le Sussex, il va plus au nord, en Ecosse (Norham Castle) ou en Cornouailles anglaises (Mont saint-Michael).
« Mr Turner » finit sa vie à Chelsea ; il est aujourd’hui à la Cathédrale Saint-Paul de Londres. Pour voir la plupart de ses oeuvres, il faut se rendre à la Tate Gallery de Londres.
*Biopic est la réduction de « biographical motion picture », ce qui signifie « film biographique ». C’est un anglicisme utilisé dans le cinéma.
** Date de sortie : 3 décembre 2014, durée : 2h30min, réalisé par Mike Leigh, avec Timothy Spall, Paul Jesson, Dorothy Atkinson. Prix d’interprétation masculine à Cannes pour Timothy Spall.
William Turner, au cœur de la lumière
Des mers déchaînées, des ciels aveuglants, et des hommes impuissants… De tous les peintres anglais du XIXe siècle, William Turner est sans doute le plus grand représentant du courant romantique. Mais sa vision artistique est bien trop lumineuse pour tenir dans ce seul carcan.
William Turner naît à Londres en 1775. Fils de barbier, il suit des cours de peinture très jeune et se révèle doué. Dès la fin des années 1780, il assiste des architectes et des graveurs. En 1789, il est reçu à la Royal Academy, fondée par Joshua Reynolds en 1768.
En 1790, Turner expose ses premières aquarelles. Les tableaux Fishermen at sea (1796) et Moonlight (1797) témoignent déjà d’une rare maîtrise de la lumière. La marine Dutch boats in a gale (1801) hisse le jeune peintre au rang des grands maîtres. Il est élu académicien à l’âge de 26 ans.
À partir de 1802, Turner voyage en Europe. Sa vie durant, il n’aura de cesse de revenir sur les mêmes sites pour mieux capter leur énergie, peignant d’après le souvenir parfois même des années plus tard. Il peint aussi sur le motif, notamment sur les bords de la Tamise.
On oublie souvent que Turner fut aussi un peintre d’histoire et de paysages héroïques. Sun rising through vapour (1807) témoigne de l’héritage classique de Claude Le Lorrain et de Nicolas Poussin. En 1814, il peint Dido building Carthage, qu’il désigne comme son chef-d’œuvre. C’est alors la grande vogue du romantisme anglais. Aux côté de John Constable, William Blake, Thomas Lawrence et Johann Heinrich Füssli, Turner s’inspire de Francis Barlow, Thomas Gainsborough, Richard Wilson ou Benjamin West.
Son inventivité explose. Sur la toile, il exploite les dérapages, les tâches et les défauts du papier. Il utilise des couleurs inédites grâce aux progrès de l’industrie comme le bleu de cobalt ou les pigments jaunes. Dans Frosty Morning (1813), il se sert d’une toile blanchie pour faire ressortir la lumière matinale. De nombreuses œuvres des années 1810-1820 sont imprégnées de lueurs enfiévrées (Mortlake Terrace, 1827). Ses travaux témoignent d’un vif intérêt pour les recherches scientifiques de Goethe et de Newton sur la couleur.
Turner découvre bientôt la France, la Suisse, l’Italie. Il peint la mer de glace dans la vallée de Chamonix (1814) ou l’éruption du Vésuve dans une explosion de flammes (1817). Déjà les formes se délitent et la lumière se libère dans des compositions grandiloquentes (Hannibal and his army crossing the Alps, 1822). Son art fonctionne par contrastes. Il reprend la technique du chiaroscuro qu’il déploie dans tous les assemblages de couleurs possibles en jouant sur la lumière et l’obscurité, le lointain et le proche, la violence et le calme.
Il découvre les Flamands et les Vénitiens. De retour d’Italie, il peint Rome seen from the Vatican (1820) en hommage à Raphaël. Bel exemple d’une longue série de vedute magistrales. Turner n’en oublie pas l’histoire pour autant. Il peint des scènes de bataille classiques (Battle of Trafalgar, c.1822) et continue de pasticher Le Lorrain (Regulus, 1828).
Ses créations se parent d’ondes étranges, isolant sensiblement le sujet de son œuvre (The Burning of the Houses of Parliament, 1835). Calais, sands at low water (1840) n’est pas sans rappeler le tableau d’un célèbre maître au soleil levant…
À Venise, Turner peint Santa Maria della Salute (1843) avec une telle énergie qu’il chipe son chef-d’œuvre à Baldassare Longhena et se l’approprie entièrement, au seul bénéfice d’une vision personnelle. Dans le célèbre Rain, Steam and Speed (1844), la locomotive du Grand Ouest n’apparaît plus que comme un détail noyé dans une tempête de couleurs déchaînées.
Une tendance qui s’affirme dans les toiles tardives, où tout se dissout (Snow Storm, 1842). La puissance des éléments reflète la faiblesse de l’existence, à mi-chemin entre le sublime de Burke et la modernité de Ruskin. Turner est alors au sommet de son art : mais rares sont ceux qui apprécient son œuvre décalée. Beaucoup le jugent simplement aveugle ou fou.
William Turner meurt en 1851. Il est inhumé auprès de Joshua Reynolds dans la cathédrale Saint-Paul de Wren (Londres). À sa mort, on découvre chez lui le résultat d’une production frénétique : des milliers de gouaches, d’aquarelles et de tableaux accumulés, tous légués à la nation anglaise. Aujourd’hui encore, l’intensité lumineuse des tableaux de Turner reste un mystère pour de nombreux artistes. Une leçon que retiendront tour à tour Biard, Delacroix, Ensor, Monet, Pissarro ou Kandinsky.
Sur le marché, les œuvres du maître atteignent des prix élevés, mais sur l'ensemble de sa production, rares sont celle qui dépassent le million d’euros. En 2014, une éblouissante vue de Venise s’est vendue 962 500 livres (Christie’s Londres). Mais de belles aquarelles sont proposées à des prix moindres. La même année, une élégante vue de la villa du Belvédère à Rome est partie pour seulement 9 375 livres (Christie’s Londres). Le record de l'artiste remonte à 2010 : Modern Rome, Campo Vaccino, une toile de de 1839, est devenue l'œuvre la plus chère de Turner lors d'une vente chez Sotheby's à Londres, trouvant preneur 36 millions d'euros.
https://www.barnebys.fr/blog/william-turner-au-c%C5%93ur-de-la-lumiere
De Monet à Turner - de nombreux grands peintres ont mis sur toile les canaux emblématiques de Venise. Pouvez-vous vous imaginer flotter sur le Grand Canal de Venise en gondole? Vous l'aurez certainement après avoir vu ces 10 tableaux de Venise.
Peintures de Venise
1. Claude Monet
L'une des peintures les plus célèbres du Grand Canal de Venise est cette peinture de Monet. Cette œuvre impressionniste montre certains des bâtiments emblématiques de Venise dans une lumière d'automne particulièrement flatteuse en 1908.
(clic pe imagine pentru galeria integrala)
2. Edouard Manet
Manet a peint cette gondolière lors de sa visite à Venise en 1875. Il a eu du mal à s'installer dans la «Cité des canaux», mais cela ne l'a pas empêché de peindre cette œuvre d'art impressionniste.
3. Paul Signac
Néo-impressionniste, Paul Signac a peint le Grand Canal de Venise dans le style du pointillisme en 1905. La lumière du soleil de l'après-midi semble briller à travers les points individuels!
4. Pierre-Auguste Renoir
En 1888, Renoir peint cette image vivante du palais des Doges. Remarquez le drapeau italien au centre du tableau? Cela fait un contraste saisissant avec l'intemporalité de Venise!
5. Canalet
Canaletto était le peintre paysagiste vénitien le plus renommé de son temps. Ce tableau réalisé entre 1729 et 1732 représente le retour du Bucintoro. Ce bateau partait au large une fois par an pour une cérémonie qui a symboliquement marié Venise à la mer.
6. Francesco Guardi
Francesco Guardi était, après Canaletto, le principal peintre des vues de Venise au XVIIIe siècle. Alors que Canaletto montre le retour du Bucentaur, dans ce tableau de 18 Guardi montre son départ.
7. JMWTurner
Turner avait une vaste expérience en tant que peintre marin et l'a utilisée pour représenter Venise. Ce tableau est le produit de sa deuxième visite à Venise en 1833. Les doux reflets des fondations du palais et des bateaux dans la lagune vénitienne montrent vraiment ses talents de peintre marin!
8. Thomas Moran
Un autre Anglais, Moran a été impressionné par les reflets aqueux de son compatriote Turner. En 1899, cela l'a poussé à peindre cette image de Venise de loin - avec de nombreuses techniques utilisées par Turner.
9. Franz Richard Unterberger
Les peintures les plus célèbres de Franz Richard Unterberger sont celles de Venise et de Naples. Il adorait tous deux peindre dans une brume rêveuse et romantique. Il a peint cette image de Schiavoni, une promenade populaire à Venise, alors qu'il était à Bruxelles en 1864.
10. Claude Monet
Au cours de son voyage de trois mois à Venise en 1908, Monet a également peint cette vue crépusculaire chaleureuse de l'île de San Giorgi. L'image vous laisse envie d'une longue journée d'été à Venise - c'est pourquoi nous terminons cette série de peintures de Venise avec un autre Monet emblématique.
https://www.tiqets.com/fr/blog/10-paintings-will-make-want-visit-venice/
(clic pe imagine pentru marire)
Éloge à William Turner
« En 1871, pendant un long séjour à Londres, Claude Monet et Camille Pissarro découvrent Turner. Ils s'émerveillent du prestige et de la féerie de ses colorations ; ils étudient ses œuvres, analysent son métier. Ils sont tout d'abord frappés de ses effets de neige et de glace. Ils s'étonnent de la façon dont il a réussi à donner la sensation de blancheur de la neige, eux qui jusqu'alors n'ont pu y parvenir avec leurs grandes taches de blanc d'argent étalé à plat, à larges coups de brosses. Ils constatent, que ce merveilleux résultat est obtenu, non par du blanc uni, mais par une quantité de touches de couleurs diverses, mises les unes à côté des autres et reconstituant à distance l'effet voulu. Ce procédé de touches multicolores, qui s'est manifesté tout d'abord à eux dans ces effets de neige parce qu'ils ont été surpris de ne pas les voir représentés, comme de coutume, avec du blanc et du gris, ils le retrouvent ensuite, employé dans les tableaux les plus intenses et les plus brillants du peintre anglais. C'est grâce à cet artifice que ces tableaux paraissent peints, non avec de vulgaires pâtes, mais avec des couleurs immatérielles. » Paul Signac
* Paul Signac
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