L’affiche donne le ton : une femme alanguie sur un lit fleuri, telle la Vénus de Titien ou l’Olympia de Manet. Mais cette femme corpulente, vêtue sans recherche, cigarette aux lèvres, ne regarde pas le spectateur. C’est probablement une de ses domestiques que Suzanne Valadon a ainsi représentée, affranchie de tout regard, en particulier masculin. Le tableau s’intitule La Chambre bleue et date des lendemains de la Première Guerre mondiale.
Remarquable par son style pictural et de vie, Suzanne Valadon n’était pourtant pas la seule femme à peindre, à enseigner, à exposer. Une centaine d’œuvres sont rassemblées qui révèlent la place singulière des femmes dans les différents mouvements picturaux à la charnière des XIXe et XXe siècles et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, Camille Claudel, Marie Laurencin, Mary Cassatt, Valentine Hugo, Sonia Delaunay. Avec, aussi, des résonances politiques : La Fuite, de Tamara de Lempicka (1940), met en parallèle la fuite en Égypte biblique et l’exode que connaît alors l’Europe, elle-même s’exilant cette même année aux États-Unis.
Huguette Meunier
A voir
Valadon et ses contemporaines. Peintres et sculptrices, 1880-1940
Jusqu’au 5 septembre 2021 au Monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse (01).
Rens. : monastere-de-brou.fr
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