miercuri, 23 iunie 2021

Monet "saisi par Venise"

Venise vue par Monet

National Gallery, Londres

https://artsandculture.google.com/exhibit/venise-vue-par-monet-the-national-gallery-london/VwIiwOmSAhkOLA?hl=fr

Claude Monet à Venise

1er octobre - 7 décembre 1908

monet venise grand canal
Venise, Le Grand Canal
Claude MONET 1908
Fine Arts Museum, San Francisco, California, USA


saint georges Majeur Venise Monet
Saint Georges Majeur au crépuscule
Claude MONET 1908
National Museum of Wales, Cardiff, GB
Les toiles que Monet a peintes lors de son unique voyage à Venise à l'automne 1908 sont parmi les plus connues et les plus populaires. Elles sont pourtant en nombre assez réduit : 37 toiles représentant une dizaine de sujets différents, pris à quelques centaines de mètres les uns des autres.

"Bien que je sois enthousiasmé de Venise et que j'y aie commencé quelques toiles, je crains bien de ne pouvoir rapporter que des commencements qui seront uniquement des souvenirs pour moi", écrit-il au marchand d'art Gaston Bernheim le 25 octobre.

De l'avis même de Monet, le peintre n'a réalisé "que des commencements" à Venise. Bien que les toiles aient été terminées en atelier par la suite, elles n'ont pas l'empâtement d'autres oeuvres qui ont donné au peintre bien des difficultés, comme les Cathédrales de Rouen.

Monet ne savait pas en partant s'il aurait envie de peindre à Venise. Peut-être se méfiait-il de ce sujet rebâché par tous les peintres. Pour ne rien décider d'avance, il a préparé un envoi de quelques châssis, au cas où. Et puis, une fois sur place, voilà que Monet est "saisi par Venise". Après plusieurs jours de repérage, il est pris de l'urgence de peindre.

Dans la suite de vues vénitiennes qu'il réalise, on peut voir quelque chose du touriste qui veut emporter des images de son voyage. De fait, il jette son dévolu sur des thèmes consacrés - le palais des Doges, San Giorgio par exemple - sur la vue depuis son logement - le palais da Mula - ou sur des scènes typiques comme le rio de la Salute.

Mais peu à peu, le séjour se transforme en véritable campagne de peinture, comme il en a déjà entrepris de nombreuses. Monet, le peintre de l'eau et des monuments, vit le choc d'une rencontre avec la ville qui confond les deux.

Monet a 68 ans quand il découvre Venise. Il est déjà allé en Italie, mais seulement sur la Riviera, à Bordighera. C'est l'invitation d'une amie anglaise, Mary Hunter, qui dispose du palais Barbaro appartenant à Mrs Curtis, sur le Grand Canal, qui le décide à se rendre dans la Sérénissime.

Le voyage comble de joie son épouse Alice : habituellement, tous deux ne s'éloignent guère de Giverny, où Monet explore les secrets de son étang aux Nymphéas depuis cinq ans déjà.

claude alice monet venise
"Nous avions des pigeons partout et j'en faisais une légère grimace de peur.
Mais on a pris le moment où ils étaient envolés.
."
Alice Monet, Venise, 6 octobre 1908

Le palais des doges a venise par Monet
Venise, Le palais des Doges
Claude MONET 1908
Brooklyn Museum, New York, USA

C'est grâce à Alice que nous connaissons les détails de ce séjour italien. Tous les jours, elle écrit à sa fille Germaine Salerou. Cette correspondance quotidienne a été publiée en 1986 par le petit-fils de Germaine Salerou (Philippe Piguet, "Monet et Venise", éd. Herscher).

Les Monet arrivent à Venise par le train, le 1er octobre 1908. "C'est trop beau pour être peint ! C'est inrendable !" s'écrie Monet, en admiration. Mais bien sûr, il relève le défi. Dès que son matériel lui est livré et que le temps le permet, le 9 octobre, le voilà à la tâche.

Sa journée est réglée par la course du soleil : à 8 heures, il est à San Giorgio Maggiore, face à la place San Marco. A 10 heures, il se rend place San Marco, en face de San Giorgio. Après déjeuner, Monet travaille sur les marches du Palazzo Barbaro. En fin de journée, Monet s'offre un moment de détente, il se promène en gondole avec Alice. Ils admirent le coucher du soleil et sont de retour à 19h.

Après les avoir accueillis pendant quinze jours, Mary Hunter est obligée de quitter Venise. Les Monet s'installent alors au Grand Hôtel Britannia, car Monet a "commencé à peindre des merveilles" sous les yeux admiratifs de sa femme. Enthousiasmé par le temps splendide, chaque jour, il met en train de nouvelles toiles.

L'emploi du temps du matin ne change pas, l'après-midi, Monet peint "dans le canal" puis de la fenêtre de sa chambre. "La vue depuis nos fenêtres est merveilleuse, on ne peut rien rêver de plus beau et c'est tout pour Monet", raconte Alice. Les Monet apprécient le confort de l'hôtel et son "éclairage électrique vraiment magique. Monet voit ses toiles, c'est délicieux et vous ferait désirer l'avoir chez soi". Ils feront installer l'électricité à Giverny dès leur retour.

Saint Georges Majeur Venise Monet
Saint Georges Majeur
Claude MONET 1908
Indianapolis Museum of Art, Indiana, USA

Venise Le palais da Mula par Monet
Le Palais da Mula
Claude MONET 1908
National Gallery of Art, Washington
, USA
Plusieurs jours de mauvais temps font enrager Monet en le condamnant à l'inaction. Il parle de rentrer et de revenir l'année suivante ; le doute s'installe ; il trouve ses toiles mauvaises. Mais quand le soleil refait son apparition, Monet retrouve bientôt son ardeur au travail.

Ces variations dans le moral se reproduisent plusieurs fois. Malgré ces interruptions, le travail avance, Alice est "heureuse de voir Monet si plein d'ardeur, et faisant de si belles choses, et, entre nous, autres que les éternels nymphéas".

Ce n'est que le froid qui fait renoncer Monet, malgré la fourrure aimablement prêtée par Louis Aston Knight, jeune peintre Américain installé à Rolleboise, près de Giverny, et retrouvé par hasard à l'hôtel.

Le 3 décembre, Monet peint une dernière esquisse, une gondole. Le 7 décembre, c'est le retour, après deux mois de séjour dans la cité vénitienne. Ils ne devaient jamais revenir. La santé d'Alice se dégrade peu après leur retour. Elle meurt en 1911.

Monet mettra longtemps avant de finir en atelier les toiles de Venise. En effet, il attend novembre 1910 pour se décider à en retoucher un certain nombre. Mais il laisse en l'état la dernière, la gondole, qu'il offre à son ami Georges Clemenceau. Elle est aujourd'hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nantes.

29 toiles sont exposées quatre ans après le voyage, en 1912, à la galerie Bernheim-Jeune à Paris. L'exposition connaît un immense succès. Citons simplement le bel hommage de Paul Signac, plus jeune que Monet de 23 ans :

"J'ai eu la joie de voir une grande part de vos oeuvres nouvelles. Et j'ai éprouvé devant vos "Venise", devant l'admirable interprétation de ces motifs que je connais si bien, une émotion aussi complète, aussi forte, que celle que j'ai ressentie, vers 1879, devant vos "Gares", vos "Rues pavoisées", vos "Arbres en fleurs", et qui a décidé de ma carrière...

Toujours un Monet m'a ému. Toujours j'y ai puisé un enseignement, et aux jours de découragement et de doute, un Monet était pour moi un ami et un guide. Et ces "Venise", (...) je les admire comme la plus haute manifestation de votre art".

gondole venise Monet
Gondole à Venise
Claude MONET 1908
Musée des Beaux-Arts de Nantes, France


Expo Venise

Fondation Beyeler, Riehen, CHA l’occasion du centenaire du voyage de Claude Monet à Venise, la Fondation Beyeler a réuni seize des toiles vénitiennes du maître de l’impressionnisme pour une exposition évènement (jusqu’au 25 janvier).
La Fondation Beyeler, c’est l’un des grands musées de Bâle, la ville suisse limitrophe de la France et l’Allemagne à l’intense vie culturelle.
L’exposition Venedig (Venise en allemand) ne se borne pas à l’oeuvre de Monet. Elle brosse à travers 150 oeuvres majeures un large panorama de la façon dont les peintres ont rendu la cité des doges au cours de deux siècles d’histoire de l’art.
Chacun des artistes offre sa propre vision de la ville sur la lagune, des vues minutieuses et détaillées de Canaletto ou Guardi aux nuages de brume dorée d’un Turner, des bleus de Renoir aux violets de Monet, des contrastes de Manet aux tonalités exquises de Signac.
Et c’est peut-être cela qui, sans être propre à Venise, frappe à nouveau comme une évidence, toutes ces façons différentes d’appréhender la même réalité, en mettant le focus tantôt sur l’homme, le monument ou les éléments naturels, cette variété infinie de l’art, aussi multiple que la nature humaine.
Je remercie sincèrement les lecteurs alsaciens qui m’ont encouragée à aller voir cette exposition. C’était merveilleux comme toujours de voir en vrai les Monet connus à travers les reproductions, à chaque fois on s’étonne de ce qu’ils sont tellement plus beaux que leur image. Et c’était fantastique de découvrir les oeuvres vénitiennes de Sargent et de Whistler si différentes des portraits vus à Giverny.

La place des clichés

Gondoles à VeniseVoici à un chouïa près la vue qu’avait Monet lors de son séjour à Venise. Un concentré de clichés ! Toutes les images que l’on peut avoir en tête sur la cité des doges sont là, les gondoles, les poteaux bicolores pour les amarrer, les palais les pieds dans le Grand Canal, la coupole de l’église au loin…
C’est le paradoxe des clichés : quand ils s’appliquent à nous, ils nous paraissent stupidement réducteurs et mensongers. Mais sitôt que nous voyageons, les clichés nous ravissent. Quelle joie de découvrir que les lieux touristiques sont tels que nous les imaginions ! Car le cliché sélectionne des détails distinctifs, ces choses que l’on ne trouve pas ailleurs et qui justifient le voyage.
Autant que les clichés ces caractères distinctifs ont la vie dure, même à l’heure de la mondialisation. Alors même s’il se fait rare chez nous de croiser quelqu’un portant le béret, il y a toujours des terrasses de café en France, de la baguette et des croissants dans les boulangeries. Et à Giverny le pont japonais au-dessus de l’étang aux Nymphéas attend les visiteurs du printemps prochain et leurs appareils photos. Ils en prendront des clichés qui ne feront que renforcer l’aspect emblématique et populaire du jardin d’eau de Monet.

Le Palais des Doges

Le Palais Ducal, Claude Monet 1908, The Brooklyn MuseumCent ans après, c’est un jeu prenant de chercher les motifs de Monet à Venise. Le plus facile à trouver, c’est l’incontournable palais des doges. Il n’a pas pris une ride : les monuments ont l’avantage de bien vieillir, à grands coûts de ravalements et d’échafaudages.
Pour cette vue il semble que Monet se soit placé à peu près au milieu du Grand Canal. Il peignait depuis une gondole que le gondolier tâchait de maintenir au même endroit.
On imagine l’incongruité de cet esquif immobile au milieu du trafic sur le canal. On imagine les secousses et le balancement au passage des bateaux plus importants. Il fallait toute l’habitude de la peinture depuis une barque qu’avait Monet pour parvenir à travailler dans une embarcation aussi frêle.
Monet peignait le palais ducal dès 8 heures du matin, soit trois heures plus tôt que sur la photo.
L’ombre du tableau est plus marquée, et le soleil bas donne une lumière plus chaude.
Le palais des doges, VeniseLe palais se reflète-t-il aussi somptueusement dans le grand canal au petit matin ? On cherche les reflets sur la photo.
Mais c’est le même ciel orné de nuages fins qui sert d’écrin à ce bijou de lumière.

Centenaire du voyage de Monet à Venise

Claude Monet, palais Dario, Venise Kunsthaus Zurich 1908-1912Voilà tout juste cent ans, Monet rentrait de Venise au terme d’une campagne de peinture de plus de deux mois. Oh, bien sûr, au départ, il n’était pas vraiment dans ses intentions de travailler pendant son séjour dans la cité des doges, ni d’y rester si longtemps. Mais quand même, Monet avait pris la précaution d’expédier quelques caisses de matériel au cas où.
Pourquoi envoyer des châssis vierges, des brosses et des tubes de peinture dans une ville comme Venise, qui n’est pas un coin perdu de campagne ou de bord de mer, mais une ville bourrée de peintres où l’on pouvait se procurer tout cela ?
La réponse qui s’impose est que Monet avait ses habitudes et qu’il n’avait pas trop envie d’en changer. Malgré cette précaution il lui a tout de même fallu se rendre chez le marchand de couleurs pour se réapprovisionner après un mois de travail, comme le rapporte sa femme Alice dans une lettre le 1er novembre 1908.
Le portrait qu’Alice nous laisse de lui à travers sa correspondance avec sa fille Germaine pendant ce voyage est éloquent sur le chapitre des habitudes.
Monet s’oblige à des horaires de travail aussi rigoureux que la vie monastique, car le peintre alterne les motifs toutes les deux heures pour en rendre l’effet de lumière.
Le plus amusant, ce sont les habitudes alimentaires : Alice prie sa fille de faire venir de Vernon de la volaille, du beurre, de la marmelade d’oranges anglaise… Toutes ces provisions sont destinées à être consommées lors du séjour qu’elle et Monet feront chez Germaine sur le chemin du retour. Mais la date de ce retour, maintes fois pressentie, se voit sans cesse reportée, si bien que le poulet vernonnais arrive à Cagnes-sur-Mer bien avant les Monet…
Pour en revenir aux toiles, le peintre avait donc préparé un certain nombre de châssis de différentes tailles, qu’il a utilisés au gré de ses besoins au cours de son séjour. Les dimensions s’échelonnent de 55 cm pour la plus petite cote à 100 cm pour la plus grande.
Le palais Dario en 2008Monet doit faire face à la diversité des motifs de Venise, tantôt éloignés, tantôt manquant de recul, et à la contrainte d’un matériel en quantité limitée.
Le livre Monet et Venise de Philippe Piguet (éditions Herrscher) qui vient d’être réédité à l’occasion des cent ans du voyage, présente la totalité des tableaux faits pendant le séjour.
Au fil des pages on « voit » Monet piocher dans sa provision, choisir une toile plus grande ou plus petite, la placer à l’horizontale ou à la verticale…
Plus question d’habitudes cette fois, mais de cet instant qui précède l’acte de peindre. Et c’est assez émouvant d’imaginer Monet juste avant qu’il ne pose la première touche de couleur sur la toile blanche, en proie aux préoccupations qui sont celles de tous les peintres, quelles dimensions donner à l’oeuvre, quel cadrage ? Cet instant où la toile est encore vierge devant lui. L’instant d’après, dès le premier coup de pinceau, il va en faire un Monet.

Précautions oratoires

Venise, Le Palais Ducal, Claude Monet 1908, 57x92 cmEn 1908, Claude Monet fait, en compagnie de sa femme Alice, un séjour à Venise d’où il rapporte plus de trente toiles, pour la plupart inachevées. L’état de santé de son épouse, sa mort en 1911, le chagrin qu’il en éprouve l’empêchent longtemps de finir les tableaux. Ce n’est qu’en 1912 qu’il expose enfin ses Venise à Paris.
Monet a alors 71 ans. Il est en pleine gloire depuis plus de vingt ans.
Si, à ses débuts, il était de bon ton de railler sa peinture, en 1912 c’est devenu un sacrilège. D’avance, la critique et le public lui sont acquis. Dès l’ouverture de l’exposition, c’est l’enthousiasme : « succès triomphal », résume Le Figaro. Les commentaires rivalisent dans la louange, exprimée dans le style fleuri du début du siècle.
Difficile, dans le flot des éloges qui jaillissent de toutes parts, d’oser un avis moins absolu. Louis Vauxcelles, le célèbre critique du Ruy Blas qui a inventé les mots « fauvisme » et « cubisme », s’y risque pourtant. La quantité de précautions oratoires dont il s’entoure est tout à fait frappante. Elle laisse entrevoir, mieux que les cris d’admiration peut-être, l’icône que Claude Monet est devenu.

On se pressera à la galerie Bernheim et l’enthousiasme ne quittera pas, quinze jours durant, le diapason le plus haut. Toutefois, quelques personnes (de celles qui peut-être aiment et admirent le plus profondément le grand homme à qui nous devons tant de joie, le successeur de Claude Lorrain, celui qui dessilla les yeux de Manet et qui fut l’éducateur technique de tous les peintres d’aujourd’hui) ne ressentiront pas devant ces « Venise », le coup au coeur qu’on éprouve en voyant la « Cabane des douaniers à Varangeville », les « Débâcle », ou les « Rochers de Belle Isle ». Loin de moi la pensée de critiquer un des coloristes dont notre pays s’enorgueillit ; mais il est loisible, je pense, de préférer tel ou tel moment de sa glorieuse évolution. Je sens bien l’effort admirable que Claude Monet a tenté pour se renouveler, et je sais qu’il est et demeurera le maître de la lumière.
Mais, tout de même, je songe à l’architecture des palais vénitiens de Canaletto.
(Cité par Philippe Piguet in Monet et Venise)

On sent bien surtout l’effort lamentable que fait Vauxcelle pour essayer de parer d’avance les réactions indignées que va lui valoir sa prise de position à contre-courant. Pour éviter le crime de lèse-majesté, il multiplie les protestations d’admiration, les comparaisons flatteuses, il minimise la portée de ses réticences. Un vrai cours de diplomatie.

Monet à Venise

Venise, Le Grand Canal, Claude MONET 1908 Fine Arts Museum, San Francisco, California, USAAller ou ne pas aller à Venise ? Pendant tout le mois de septembre 1908, Claude Monet se pose la question.
Alice et lui sont invités par une amie anglaise, Mary Hunter, qui dispose du palais Barbaro, sur le Grand Canal. L’occasion est belle, à 68 ans, de découvrir enfin Venise.
Mais jusqu’à la dernière minute, Monet tergiverse, et Alice tremble, elle qui rêve depuis toujours de ce voyage avec lui.
Enfin, le 29 septembre, ils quittent Giverny pour la Gare Saint-Lazare, où ils dorment à l’hôtel Terminus. Le 30 au soir, ils prennent le train de nuit à Paris, et le 1er octobre, après s’être levés à l’aube pour découvrir les paysages traversés par le train, ils arrivent dans la célèbre lagune.
Monet et son épouse prévoient d’y rester un mois, mais le peintre va bientôt être si absorbé par la peinture que le départ sera sans cesse repoussé. Rentrer ou ne pas rentrer à Giverny ?
















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VENISE: MONET PEINT SAN GIORGIO

Le séjour des MONET se prolongeant ils quittent le palais Barbaro où ils avaient été invités et louent une chambre à l'hôtel Britannia, près de San Marco, à l'entrée du Grand Canal. De sa fenêtre, Monet a une superbe vue sur l'île San Giorgio Maggiore. Tranquillement installé à l'abri de la foule, il en esquisse 4 vues qui, comme les autres toiles, seront reprises, par la suite, dans son atelier de Giverny.

plan san giorgio2 

Fidèle à son idée de représenter les reflets et "l'enveloppe" des choses, il réalise des variantes qui ne différent que par leur teinte générale et l'atmosphère qui s'en dégage. Le cadrage et les bâtiments sont quasiment les mêmes, comme s'il s'agissait de photographies prises sur pied !

MONET San Giorgio maggiore w1746

MONET-San-Giorgio-maggiore-w1747.jpgMONET-San-Giorgio-maggiore-w1748.jpg

MONET San Giorgio maggiore w1749

 L'éclairage vient de la droite, ce qui correspond à un soleil d'après-midi. L'ombre oblique sur la partie inférieure de l'église San Giorgio est identique sur les 4 toiles ce qui signifie qu'elles ont été réalisées la même heure – cela correspond au projet de Monet - mais à des jours différents.
Le peintre meuble la grande masse d'eau du premier plan par deux ou trois gondoles disposées d'une manière un peu artificielle, peut-être ultérieurement en atelier ?
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Toujours un Monet m'a ému. Toujours j'y ai puisé un enseignement, et aux jours de découragement et de doute, un Monet était pour moi un ami et un guide. Et ces "Venise", (...) je les admire comme la plus haute manifestation de votre art."(Paul Signac)

Claude Monet, né sous le nom d'Oscar-Claude Monet le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny, est un peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.

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J.M.W.Turner (1775-1851) / Stilul "atmosferic"

 Turner: « Mon style, c'est l'atmosphère! »1844




Harpe relaxante et joli ruisseau, chants d'oiseaux,

Joseph Mallord William Turner, plus connu sous le nom de William Turner ou de ses initiales J. M. W. Turner, né vers le 23 avril 1775 à Londres où il est mort le 19 décembre 1851, est un peintre, aquarelliste et graveur britannique.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Mallord_William_Turner




















Turner Venise (2)  

La vie de Joseph Mallord William Turner, "le peintre de la lumière", fut caractérisée par une entière dévotion à son art. D'un tempérament rude et robuste, il fut un insatiable voyageur parcourant inlassablement, le plus souvent seul, l'Europe, en particulier l'Italie, la France, l'Allemagne et la Suisse. Partout, à la manière d'un reporter, il dessina ou reproduisit au moyen d'aquarelles, paysages, sites et monuments. Il léguera ainsi à l'Etat britannique, à sa mort, plus de 20 000 oeuvres sur papier !

S'il fut initialement un grand admirateur des maîtres anciens, en particulier du paysagiste historique Claude Gelée (1600-1682 dit le Lorrain) et de Nicolas Poussin, son oeuvre, d'essence romantique, évoluera vers une représentation picturale nouvelle et audacieuse, pré-impressionniste, dans laquelle il dissout les détails du sujet dans des atmosphères colorées.

Ses aquarelles de voyage, publiées à partir de 1826 dans "The Keepsake" (un de ces annuaires, alors très prisés de la bourgeoisie, mêlant oeuvres littéraires et artistiques), et dans des recueils de gravures sur acier ou sur cuivre, "The Turner's Annual Tour", édités à partir de 1831, le firent connaître et apprécier de la société anglaise.

Turner Venise (6)

En 1819, il effectue un premier voyage à Venise qui va marquer un tournant dans son oeuvre, dans laquelle la représentation des effets de lumière va désormais prendre une importance croissante, au détriment de l'aspect narratif. ("San Giorgio Maggiore, au petit matin" - 1819).

Ses oeuvres peintes vont également faire intervenir de plus en plus de couleurs vives, en particulier les couleurs chaudes du spectre (jaune, rouge).

Turner Venise (9)

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Entre les années 1829 et 1837, l'oeuvre de Turner va évoluer de manière encore plus radicale pour s'intéresser de moins en moins à la réalité figurative, et ne garder qu'une vision lumineuse et transfigurée de celle-ci, où le sujet de l'oeuvre est davantage la représentation des effets de lumière .

Ainsi, quarante ans avant Monet, Turner invente une nouvelle peinture - qui ne sera pas comprise de la majorité de ses contemporains, qui parleront des "folies de Turner" - , où l'artiste, s'affranchissant des conventions admises du genre pictural, dissout les formes dans le frémissement de l'atmosphère et de la lumière.

Turner Venise (5)

Turner Venise (8)

  Et puis il y a évidemment la Venise chère à Ruskin, Venise : San Giorgio Maggiore – tôt le matin dès 1819 ou Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil en 1840. 

De l’aurore éblouissante au crépuscule mélancolique, la Cité des Doges devient la matrice de toiles remarquables, confirmant à chaque fois que Turner est un infatigable voyageur.

J.M.W. Turner (1775-1851), Venise : San Giorgio Maggiore - tôt le matin, 1819• Crédits : Tate, legs Turner 1856

Voyage dans l’Angleterre de Turner

La sortie du « biopic » * sur  « Mr Turner » ** est l’occasion de mieux connaitre l‘Angleterre du grand Maître anglais, surnommé le « peintre de la lumière ».

Joseph Mallord William Turner - Dutch Boats in a Gale
Joseph Mallord William Turner – Dutch Boats in a Gale

Le peintre naquit dans le quartier de Covent Garden à Londres en 1775. Sans doute le 23 avril (comme William Shakespeare)…

Pour des raisons de santé, il part habiter à  Brentford, petite ville à l’ouest de Londres, sur les rives de la Tamise puis plus à l’est, à Margate ; c’est une ville à l’embouchure de la Tamise, dans le district du Thanet (Kent).

C’est dans ces deux lieux, où jouent les reflets de lumière, que se développe son observation des paysages anglais et des bateaux sur les fleuves et en mer.  Il inspira d’ailleurs le mouvement des impressionnistes.

turnerTurner peint aussi des bâtiments comme la cathédrale de Canterburry (St Anselms Chapel, Canterbury Cathedral). Turner voyage beaucoup en Europe (France, Italie, Belgique, Suisse…) et notamment à Rome et Venise.

turner (2)Sur son sol natal, il va aussi fréquemment à Petworth House dans le Sussex (entre Londres et Portsmouth). Il y est invité et réalise alors des toiles sur Porthsmouth ou du lac de Petworth Park.

Même s’il apprécie le Kent et le Sussex, il va plus au nord, en Ecosse (Norham Castle) ou en Cornouailles anglaises (Mont saint-Michael).

index« Mr Turner » finit sa vie à Chelsea ; il est aujourd’hui à la Cathédrale Saint-Paul de Londres. Pour voir la plupart de ses oeuvres, il faut se rendre à la Tate Gallery de Londres.

*Biopic est la réduction de « biographical motion picture », ce qui signifie « film biographique ». C’est un anglicisme utilisé dans le cinéma.
** Date de sortie : 3 décembre 2014, durée : 2h30min, réalisé par Mike Leigh, avec  Timothy Spall, Paul Jesson, Dorothy Atkinson. Prix d’interprétation masculine à Cannes pour Timothy Spall.

William Turner, au cœur de la lumière

Des mers déchaînées, des ciels aveuglants, et des hommes impuissants… De tous les peintres anglais du XIXe siècle, William Turner est sans doute le plus grand représentant du courant romantique. Mais sa vision artistique est bien trop lumineuse pour tenir dans ce seul carcan.

William Turner, The Lake of Thun, Switzerland (détail), aquarelle, vendu chez Sotheby's en 2007 pour 1,3 million d'euros, image © Sotheby's
William Turner, The Lake of Thun, Switzerland (détail), aquarelle, vendu chez Sotheby's en 2007 pour 1,3 million d'euros, image © Sotheby's

William Turner naît à Londres en 1775. Fils de barbier, il suit des cours de peinture très jeune et se révèle doué. Dès la fin des années 1780, il assiste des architectes et des graveurs. En 1789, il est reçu à la Royal Academy, fondée par Joshua Reynolds en 1768.

En 1790, Turner expose ses premières aquarelles. Les tableaux Fishermen at sea (1796) et Moonlight (1797) témoignent déjà d’une rare maîtrise de la lumière. La marine Dutch boats in a gale (1801) hisse le jeune peintre au rang des grands maîtres. Il est élu académicien à l’âge de 26 ans. 

William Turner, Fishermen at Sea, 1796, London, Tate Britain, image via Wikipedia
William Turner, Fishermen at Sea, 1796, London, Tate Britain, image via Wikipedia

À partir de 1802, Turner voyage en Europe. Sa vie durant, il n’aura de cesse de revenir sur les mêmes sites pour mieux capter leur énergie, peignant d’après le souvenir parfois même des années plus tard. Il peint aussi sur le motif, notamment sur les bords de la Tamise.

On oublie souvent que Turner fut aussi un peintre d’histoire et de paysages héroïques. Sun rising through vapour (1807) témoigne de l’héritage classique de Claude Le Lorrain et de Nicolas Poussin. En 1814, il peint Dido building Carthage, qu’il désigne comme son chef-d’œuvre. C’est alors la grande vogue du romantisme anglais. Aux côté de John Constable, William Blake, Thomas Lawrence et Johann Heinrich Füssli, Turner s’inspire de Francis Barlow, Thomas Gainsborough, Richard Wilson ou Benjamin West. 

William Turner, Dido building Carthage, aussi dit The Rise of the Carthaginian Empire, 1815, London, National Gallery, image via Wikipedia
William Turner, Dido building Carthage, aussi dit The Rise of the Carthaginian Empire, 1815, London, National Gallery, image via Wikipedia

Son inventivité explose. Sur la toile, il exploite les dérapages, les tâches et les défauts du papier. Il utilise des couleurs inédites grâce aux progrès de l’industrie comme le bleu de cobalt ou les pigments jaunes. Dans Frosty Morning (1813), il se sert d’une toile blanchie pour faire ressortir la lumière matinale. De nombreuses œuvres des années 1810-1820 sont imprégnées de lueurs enfiévrées (Mortlake Terrace, 1827). Ses travaux témoignent d’un vif intérêt pour les recherches scientifiques de Goethe et de Newton sur la couleur.

Turner découvre bientôt la France, la Suisse, l’Italie. Il peint la mer de glace dans la vallée de Chamonix (1814) ou l’éruption du Vésuve dans une explosion de flammes (1817). Déjà les formes se délitent et la lumière se libère dans des compositions grandiloquentes (Hannibal and his army crossing the Alps, 1822). Son art fonctionne par contrastes. Il reprend la technique du chiaroscuro qu’il déploie dans tous les assemblages de couleurs possibles en jouant sur la lumière et l’obscurité, le lointain et le proche, la violence et le calme.

William Turner, Snow Storm, Hannibal and his Army Crossing the Alps, 1812, London, Tate Britain, image via Wikipedia
William Turner, Snow Storm, Hannibal and his Army Crossing the Alps, 1812, London, Tate Britain, image via Wikipedia

Il découvre les Flamands et les Vénitiens. De retour d’Italie, il peint Rome seen from the Vatican (1820) en hommage à Raphaël. Bel exemple d’une longue série de vedute magistrales. Turner n’en oublie pas l’histoire pour autant. Il peint des scènes de bataille classiques (Battle of Trafalgar, c.1822) et continue de pasticher Le Lorrain (Regulus, 1828). 

Ses créations se parent d’ondes étranges, isolant sensiblement le sujet de son œuvre (The Burning of the Houses of Parliament, 1835). Calais, sands at low water (1840) n’est pas sans rappeler le tableau d’un célèbre maître au soleil levant…

William Turner, The Burning of the Houses of Lords and Commons, 1835, Cleveland Museum of Art, image via Wikipedia
William Turner, The Burning of the Houses of Lords and Commons, 1835, Cleveland Museum of Art, image via Wikipedia

À Venise, Turner peint Santa Maria della Salute (1843) avec une telle énergie qu’il chipe son chef-d’œuvre à Baldassare Longhena et se l’approprie entièrement, au seul bénéfice d’une vision personnelle. Dans le célèbre Rain, Steam and Speed (1844), la locomotive du Grand Ouest n’apparaît plus que comme un détail noyé dans une tempête de couleurs déchaînées. 

Une tendance qui s’affirme dans les toiles tardives, où tout se dissout (Snow Storm, 1842). La puissance des éléments reflète la faiblesse de l’existence, à mi-chemin entre le sublime de Burke et la modernité de Ruskin. Turner est alors au sommet de son art : mais rares sont ceux qui apprécient son œuvre décalée. Beaucoup le jugent simplement aveugle ou fou.

William Turner, Autoportrait, 1798, London, Tate Britain, image via Wikipedia
William Turner, Autoportrait, 1798, London, Tate Britain, image via Wikipedia

William Turner meurt en 1851. Il est inhumé auprès de Joshua Reynolds dans la cathédrale Saint-Paul de Wren (Londres). À sa mort, on découvre chez lui le résultat d’une production frénétique : des milliers de gouaches, d’aquarelles et de tableaux accumulés, tous légués à la nation anglaise. Aujourd’hui encore, l’intensité lumineuse des tableaux de Turner reste un mystère pour de nombreux artistes. Une leçon que retiendront tour à tour Biard, Delacroix, Ensor, Monet, Pissarro ou Kandinsky.

(clic pe imagine pentru galeria integrala)William Turner, Modern Rome, Campo Vaccino, 1839. Vendu chez Sotheby's Londres en 2010 pour 36 M€, image © Sotheby's
William Turner, Modern Rome, Campo Vaccino, 1839. Vendu chez Sotheby's Londres en 2010 pour 36 M€, image © Sotheby's

Sur le marché, les œuvres du maître atteignent des prix élevés, mais sur l'ensemble de sa production, rares sont celle qui dépassent le million d’euros. En 2014, une éblouissante vue de Venise s’est vendue 962 500 livres (Christie’s Londres). Mais de belles aquarelles sont proposées à des prix moindres. La même année, une élégante vue de la villa du Belvédère à Rome est partie pour seulement 9 375 livres (Christie’s Londres). Le record de l'artiste remonte à 2010 : Modern Rome, Campo Vaccino, une toile de de 1839, est devenue l'œuvre la plus chère de Turner lors d'une vente chez Sotheby's à Londres, trouvant preneur 36 millions d'euros.

https://www.barnebys.fr/blog/william-turner-au-c%C5%93ur-de-la-lumiere

De Monet à Turner - de nombreux grands peintres ont mis sur toile les canaux emblématiques de Venise. Pouvez-vous vous imaginer flotter sur le Grand Canal de Venise en gondole? Vous l'aurez certainement après avoir vu ces 10 tableaux de Venise.

 

Peintures de Venise

1. Claude Monet

L'une des peintures les plus célèbres du Grand Canal de Venise est cette peinture de Monet. Cette œuvre impressionniste montre certains des bâtiments emblématiques de Venise dans une lumière d'automne particulièrement flatteuse en 1908.

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peintures de venise
Le Grand Canal

 

2. Edouard Manet

Manet a peint cette gondolière lors de sa visite à Venise en 1875. Il a eu du mal à s'installer dans la «Cité des canaux», mais cela ne l'a pas empêché de peindre cette œuvre d'art impressionniste.

Grand Canal

 

3. Paul Signac

Néo-impressionniste, Paul Signac a peint le Grand Canal de Venise dans le style du pointillisme en 1905. La lumière du soleil de l'après-midi semble briller à travers les points individuels!

peintures de venise
Grand Canal

 

4. Pierre-Auguste Renoir

En 1888, Renoir peint cette image vivante du palais des Doges. Remarquez le drapeau italien au centre du tableau? Cela fait un contraste saisissant avec l'intemporalité de Venise!

peintures de venise
Renoir, Palais des Doges

 

5. Canalet

Canaletto était le peintre paysagiste vénitien le plus renommé de son temps. Ce tableau réalisé entre 1729 et 1732 représente le retour du Bucintoro. Ce bateau partait au large une fois par an pour une cérémonie qui a symboliquement marié Venise à la mer.

peintures de venise
Le retour de Bucentaur à la jetée par le Palazzo Ducale

 

6. Francesco Guardi

Francesco Guardi était, après Canaletto, le principal peintre des vues de Venise au XVIIIe siècle. Alors que Canaletto montre le retour du Bucentaur, dans ce tableau de 18 Guardi montre son départ.

peintures de venise
Le départ de Bucentaur pour le Lido le jour de l'Ascension

 

7. JMWTurner

Turner avait une vaste expérience en tant que peintre marin et l'a utilisée pour représenter Venise. Ce tableau est le produit de sa deuxième visite à Venise en 1833. Les doux reflets des fondations du palais et des bateaux dans la lagune vénitienne montrent vraiment ses talents de peintre marin!

peintures de venise
Venise depuis le porche de la Madonna della Salute

 

8. Thomas Moran

Un autre Anglais, Moran a été impressionné par les reflets aqueux de son compatriote Turner. En 1899, cela l'a poussé à peindre cette image de Venise de loin - avec de nombreuses techniques utilisées par Turner.

peintures de venise
La perle de Venise

 

9. Franz Richard Unterberger

Les peintures les plus célèbres de Franz Richard Unterberger sont celles de Venise et de Naples. Il adorait tous deux peindre dans une brume rêveuse et romantique. Il a peint cette image de Schiavoni, une promenade populaire à Venise, alors qu'il était à Bruxelles en 1864.

peintures de venise
Schiavoni

 

10. Claude Monet

Au cours de son voyage de trois mois à Venise en 1908, Monet a également peint cette vue crépusculaire chaleureuse de l'île de San Giorgi. L'image vous laisse envie d'une longue journée d'été à Venise - c'est pourquoi nous terminons cette série de peintures de Venise avec un autre Monet emblématique.

peintures de venise
Saint Georges Majeur au Crépuscule

 

https://www.tiqets.com/fr/blog/10-paintings-will-make-want-visit-venice/

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L'approche de Venise, par William Turner
Venise en approche, par William Turner

Venise : La Dogana - San Giorgio, par william turner
Venise : La Dogana - San Giorgio, par William Turner

Le grand canal de Venise, par William Turner
Venise : Le grand canal, par William Turner

Venise : Pont des soupirs, par william turner
Venise : Pont des soupirs, par William Turner

Une rue à Venise, par william turner
Venise : Une rue animée,
par William Turner


Éloge à William Turner

« En 1871, pendant un long séjour à Londres, Claude Monet et Camille Pissarro découvrent Turner. Ils s'émerveillent du prestige et de la féerie de ses colorations ; ils étudient ses œuvres, analysent son métier. Ils sont tout d'abord frappés de ses effets de neige et de glace. Ils s'étonnent de la façon dont il a réussi à donner la sensation de blancheur de la neige, eux qui jusqu'alors n'ont pu y parvenir avec leurs grandes taches de blanc d'argent étalé à plat, à larges coups de brosses. Ils constatent, que ce merveilleux résultat est obtenu, non par du blanc uni, mais par une quantité de touches de couleurs diverses, mises les unes à côté des autres et reconstituant à distance l'effet voulu. Ce procédé de touches multicolores, qui s'est manifesté tout d'abord à eux dans ces effets de neige parce qu'ils ont été surpris de ne pas les voir représentés, comme de coutume, avec du blanc et du gris, ils le retrouvent ensuite, employé dans les tableaux les plus intenses et les plus brillants du peintre anglais. C'est grâce à cet artifice que ces tableaux paraissent peints, non avec de vulgaires pâtes, mais avec des couleurs immatérielles. »                      Paul Signac






* Paul Signac