vineri, 24 mai 2024

Flori

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Hermen Anglada Camarasa, "Vase Fleuri"

Hermen Anglada Camarasa, « Vase Fleuri »

 Les fleurs

    Les fleurs ne sont-elles pas couleur? Mis à part le pigment en poudre, existerait-il une autre forme matérielle plus emblématique de la couleur?

    Elles ont inspiré les artistes de toutes les époques et ont encore des surprises à nous révéler. Simples ou sophistiquées, parfumées ou élégantes, de couleur vive ou tendre, elles déploient leur charme sans compter.

    Peinture flamande

    Chez les peintres flamands les représentations de bouquets appartiennent au genre des « vanités »; elles nous rappellent le temps qui passe. Les fleurs en bouton sont des promesses de beauté, celles qui flétrissent annoncent la mort prochaine.

    Notre promenade inspirante commence par cette nature morte de Daniel Seghers (1590-1661). Un fond sombre met en valeur les fleurs claires déclinées dans différentes teintes. Pas de vase, juste une grande variété de fleurs et deux rubans qui indiquent qu’il s’agit d’une guirlande ou d’une couronne.

    Daniel Seghers, "Un butin de fleurs" (1640)
    Daniel Seghers, « Une guirlande de fleurs » (1640)

    Ensuite, voici une nature morte de Judith Leyster (1609-1660). Le travail, d’une grande délicatesse est aussi tout en finesse; les pétales des lys et des tulipes sont translucides et éclatent également sur le fond sombre.

    Judith Leyster, "Fleurs dans un vase" (1654)
    Judith Leyster, « Fleurs dans un vase » (1654)

    Enfin, ci-dessous, une œuvre d’Abraham Mignon (1640-1679). J’aime particulièrement le tourbillon de fleurs rouges arrangées en spirale autour de l’oeillet blanc, au centre du bouquet. Les épis de blé et les tiges invitent aussi à cette danse en tourbillon, dans un axe perpendiculaire à la lumière.

    Abraham Mignon, "Fleurs dans un vase en verre" (1669-1672)
    Abraham Mignon, « Fleurs dans un vase en verre » (1669-1672)

    Les réalistes

    Voici deux natures mortes d’Henri Fantin-Latour (1836-1904), dans la lignée des natures mortes flamandes, mais avec un fond clair. Dans le premier, le jeu de lumière dans le vase, sur les fleurs et dans le fond est très réussi. La gamme de couleurs est réduite. Le deuxième est plus campagnard et plus varié.

    Henri Fantin-Latour, "Roses" (1884)
    Henri Fantin-Latour, « Roses » (1884)
    Henri Fantin-Latour, "Fleurs de Normandie" (1887)
    Henri Fantin-Latour, « Fleurs de Normandie » (1887)

    Estampes japonaises

    Ce genre est antérieur à la peinture réaliste montrée plus haut mais il est élaboré dans un autre lieu; il aura un impact sur la manière de concevoir la peinture.

    En effet, Utagawa Hiroshige (1797-1858) et Hokusai (1760-1840) (voir aussi ce défi) ont exercé une grande influence sur les peintres européens comme Van Gogh, Monet et Sisley. Tous deux ont réalisé une série d’estampes de fleurs, essentiellement dans leur milieu naturel, souvent comme avant-plan d’un paysage. La beauté de la ligne, la composition harmonieuse, la palette réduite, tous ces ingrédients se trouvent dans l’estampe ci-dessous.

    Hiroshige,"Iris Horikiri dans un jardin" (1857)
    Hiroshige, »Iris Horikiri dans un jardin » (1857)

    Odilon Redon

    De son vrai nom Bertrand Redon (1840-1916), ce peintre symboliste français déploie une palette joyeuse et lumineuse. Ses bouquets en sont de magnifiques exemples.

    Odillon Redon, "Bouquet au vase japonais"
    Odilon Redon, « Bouquet au vase japonais »
    Odilon Redon, « Vision: Vase aux fleurs » (1900)

    Vincent van Gogh

    Impossible de faire l’impasse sur Vincent van Gogh (1853-1929) dans ce défi consacré aux fleurs. On connaît ses tournesols et ses iris, mais avez-vous déjà vu ceux-ci? Par ailleurs, van Gogh peint aussi les fleurs des arbres. L’influence de l’estampe japonaise est la plus marquée dans l’amandier en fleurs.

    Vincent van Gogh, "Vase aux lauriers roses" (1888)
    Vincent van Gogh, « Vase aux lauriers roses » (1888)
    Vincent van Gogh, "Nature morte" (1888)
    Vincent van Gogh, « Nature morte » (1888)
    Vincent van Gogh, "Amandier en fleurs" (1890)
    Vincent van Gogh, « Amandier en fleurs » (1890)

    Impressionnistes

    Peu connu parmi les impressionnistes, voici un peintre japonais. À 20 ans, Kuroda Seiki (1866-1924) abandonne ses études de droit pour la peinture qu’il décide d’étudier à Paris. Je l’ai mis en relation avec le tableau d’Auguste Renoir (1841-1919), beaucoup plus connu chez nous. Les deux autres tableaux de Renoir, bien antérieurs, rappellent les natures mortes flamandes par leur fond sombre.

    Kuroda Seiki, Dalhias (1913)
    Auguste Renoir, "Bouquet de Chrysanthèmes" (entre 1883 et 1885)
    Auguste Renoir, « Bouquet de Chrysanthèmes » (entre 1883 et 1885)
    Auguste Renoir, "Glaïeuls dans un vase" (1841)
    Auguste Renoir, « Glaïeuls dans un vase » (1841)
    Auguste Renoir,"Fleurs dans un pot en faïence " (1869)
    Auguste Renoir, « Fleurs dans un pot en faïence  » (1869)
    Pierre Bonnard, "Fleurs sur la cheminée" (1930)
    Pierre Bonnard, « Fleurs sur la cheminée » (1930)

    Les fleurs blanches et roses du bouquet de Pierre Bonnard (1867-1947) se fondent dans l’arrière-plan crème. Le vase lui-même est décomposé selon ses faces, l’une ocre jaune, l’autre bleue tandis que quelques taches colorées animent le tableau.

    Claude Monet (1840-1926), souvent invité dans mes défis, est aussi un amoureux des fleurs, en témoigne sa magnifique propriété de Giverny et les nombreux tableaux qu’il y a peints. Il se passionne aussi pour l’estampe japonaise; on peut encore voir une partie de sa collection dans sa maison. Il s’en inspire pour peindre une vingtaine de tableaux qu’il vendra en 1889 à … Théo van Gogh, le frère de Vincent. Dans la série des nymphéas qui s’étale sur les 31 dernières années de sa vie, on observe un glissement vers l’abstraction.

    Claude Monet, "Les nymphéas" (1910)
    Claude Monet, « Les nymphéas » (1910)

    Emil Nolde

    L’expressionniste allemand Emil Nolde (1867-1956) a peint beaucoup de fleurs dans sa carrière de peintre. Il existe encore peu de reproductions libres de droit de ses œuvres; voici une des seules que j’ai pu trouver.

    Emile Nolde, « Grands Coquelicots » (1949)

    Hermen Anglada Camarasa

    La peinture ci-dessous est l’œuvre de l’artiste catalan Hermen Anglada Camarasa (1871-1959). Ce bouquet un peu naïf, faussement symétrique offre un très bel équilibre chromatique sur fond bleu.

    Hermen Anglada Camarasa, "Vase Fleuri"
    Hermen Anglada Camarasa« Vase Fleuri »

    En aquarelle

    Klaus Fussmann (né en 1938) excelle dans la peinture des fleurs et des paysages. À mes yeux il est le direct héritier d’Emil Nolde. Ses aquarelles d’anémones, de pavots, de glaïeuls ne sont que des prétextes pour faire éclater la joie de la couleur.

    Klaus Fussmann, "Pavots"
    Klaus Fussmann, « Pavots » (© K. Fussmann avec l’aimable autorisation de l’artiste)
    Klaus Fussmann, "Iris et renoncules jaunes"
    Klaus Fussmann, « Iris et renoncules jaunes » (© K. Fussmann avec l’aimable autorisation de l’artiste)
    Klaus Fussmann, (© K. Fussmann avec l’aimable autorisation de l’artiste)
    Klaus Fussmann, "Hommage au 80ème anniversaire"
    Klaus Fussmann, « Hommage au 80ème anniversaire » (© K. Fussmann avec l’aimable autorisation de l’artiste)
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